Les défis européens de Laura Codruta Kövesi, icône de la justice roumaine

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Adorée des Roumains, mais détestée des politiques, la responsable de la stratégie anticorruption déchaîne les passions. Elle devrait prendre bientôt les rênes du futur Parquet européen.

Par Publié aujourd’hui à 06h01

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Analyse. En Roumanie, Laura Codruta Kövesi est aussi populaire qu’une actrice d’Hollywood, mais ce n’est pas dans une superproduction qu’elle a acquis cette notoriété. C’est une histoire bien réelle qui est à l’origine de son succès, une sorte d’opération « mains propres » destinée à combattre la corruption institutionnalisée dans le pays.

La procureure roumaine Laura Codruta Kövesi, à Bucarest, le 29 mars.
La procureure roumaine Laura Codruta Kövesi, à Bucarest, le 29 mars. GEORGE CALIN / AFP

Adorée des Roumains, mais détestée de la classe politique, Laura Codruta Kövesi, 46 ans, déchaîne les passions. Elle devrait prendre bientôt les rênes du futur Parquet européen, dont le siège sera basé à Luxembourg. « J’ai rétabli la justice quand la loi a été violée. La loi doit être la même pour tous, et le principe qui guide le travail de tous les procureurs dans l’Union européenne. », a-t-elle déclaré lors de son audition au Parlement européen le 2 mars, après le vote de celui-ci en sa faveur, sa nomination devant désormais être confirmée par le Conseil européen.

Des centaines de hauts fonctionnaires, députés, sénateurs, ministres, maires et autres personnages publics se sont retrouvés derrière les barreaux

En 2006, à 33 ans, la jeune procureure avait été nommée à la tête du Parquet national
de la Roumanie, et, en 2013, elle avait pris la direction du Parquet national anticorruption (DNA). Des centaines de hauts fonctionnaires, députés, sénateurs, ministres, maires et autres personnages publics se sont retrouvés derrière les barreaux en raison de son travail et celui de son équipe de jeunes procureurs formés en Europe occidentale. « Le fait que des ministres et autres fonctionnaires aient fait l’objet de nos enquêtes et aient été condamnés montre qu’en Roumanie nous sommes tous égaux devant la loi, quelle que soit la position sociale ou la richesse que l’on a accumulée », affirme-t-elle.

Le gouvernement social-démocrate qui gouverne la Roumanie depuis 2016 s’était farouchement opposé à sa candidature au poste de chef du Parquet européen, dont la mission consiste à mener des enquêtes transfrontalières sur les fraudes concernant les fonds accordés par l’Union européenne (UE). Il avait alors utilisé tous les moyens dont il disposait pour se débarrasser de cette procureure encombrante.

Destituée de son poste

En juillet 2018, Mme Kovesi avait été ainsi destituée de son poste, mais ses confrères avaient fait pression pour qu’elle reste au sein du Parquet national en tant que responsable de la stratégie anticorruption. Face à la fronde, le gouvernement avait procédé à une refonte de la législation pénale afin de limiter le pouvoir des magistrats. En octobre 2018, il avait attribué au parquet une nouvelle section dotée d’un pouvoir d’enquête sur eux. C’est cette nouvelle entité qui n’a cessé de harceler Mme Kövesi afin de l’empêcher d’accéder à la fonction de procureure européenne en l’accusant d’abus de pouvoir et de faux témoignage. « Cette mesure est destinée à me faire taire et à harceler tous ceux qui font leur travail dans le système judiciaire, avait-elle accusé. Certains voulaient continuer à voler en toute tranquillité, mais nous les en avons empêchés. »

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