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Les sanctions américaines annoncées contre la Turquie après l’achat par Ankara de missiles russes risquent de pousser un peu plus le pays vers la Russie, analyse, dans une tribune au « Monde », l’expert américain Aaron Stein.
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Tribune. Le 16 juillet, le président Donald Trump a annoncé la première des deux mesures attendues en réponse à l’achat du système de défense aérienne S-400 russe par la Turquie : en attendant confirmation, Ankara ne devrait pas recevoir la centaine de chasseurs F-35 de dernière génération qui devaient lui être livrés.
Le système S-400 a été conçu pour remplir de multiples objectifs, parmi lesquels la détection et le suivi des avions furtifs américains. La Turquie, qui a participé financièrement au développement du chasseur-bombardier, avait passé commande de cent F-35A et envisageait d’acquérir vingt F-35B supplémentaires pour équiper ses forces navales. Des entreprises turques fabriquaient jusqu’ici certains composants du F-35, qui seront désormais produits par des entreprises américaines ou européennes. La seconde mesure, qui devrait être adoptée sous peu, est l’imposition de sanctions prévues par le Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA, « loi visant à contrer les ennemis de l’Amérique par des sanctions »).
Cette loi, destinée à l’origine à punir la Russie pour son interférence dans le processus électoral américain, prévoit des pénalités à l’encontre des pays ou entreprises qui concluent des transactions avec des entités liées au ministère russe de la défense ou aux services de renseignement du Kremlin.
Double inquiétude
L’achat des S-400 par la Turquie suscite aux Etats-Unis une double inquiétude. La première, liée au F-35, est que, s’il devait avoir lieu, le déploiement simultané des S-400 et des F-35 par Ankara permettrait aux techniciens russes postés en Turquie d’avoir accès aux données recueillies par les radars des S-400. Et notamment de connaître la fréquence des échos renvoyés par les F-35, ce qui rendrait le système capable de détecter ces appareils à plus grande distance. La seconde préoccupation est que l’accord turco-russe implique plus généralement un accroissement de la présence russe chez un membre de l’OTAN.
L’achat des S-400 est l’aboutissement de plusieurs décennies d’efforts déployés par Ankara pour se doter d’une défense antiaérienne et antimissile à longue portée. Environnée de voisins imprévisibles, la Turquie jouxte une région où pullulent les missiles balistiques, avec des régimes qui ont prouvé qu’ils étaient prêts à les utiliser. Ankara a pris l’habitude d’exiger des fabricants d’armes occidentaux des arrangements en matière de coproduction et de transfert lui permettant d’acquérir des technologies susceptibles de booster l’industrie nationale de défense. Avec l’entreprise russe Almaz-Antey, constructeur du S-400, Ankara a renoncé à ces exigences.
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