Au Liban, le groupe de rock Mashrou Leila face à la censure

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La formation musicale, qui dénonce l’homophobie, est accusé de blasphème par deux partis chrétiens.

Par Publié aujourd’hui à 11h57

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Hamed Sinno, le leader du groupe Mashrou Leila, à Beyrouth, en 2016.
Hamed Sinno, le leader du groupe Mashrou Leila, à Beyrouth, en 2016. Hussein Malla / AP

Quoi de plus urgent dans un pays menacé de banqueroute, rongé par les inégalités, la corruption et la pollution, que de censurer un groupe de rock alternatif ? C’est la dernière trouvaille d’une partie de l’élite politico-religieuse libanaise. Alors que les finances publiques vacillent et que la principale décharge de Beyrouth arrive à saturation, le clergé maronite et les deux principaux partis chrétiens du pays mobilisent contre Mashrou Leila, formation phare de la scène musicale libanaise, en concert le 9 août au Festival international de Byblos.

Lire aussi : S’il veut jouer en concert, le groupe libanais Mashrou Leila doit s’excuser pour des chansons portant « atteinte aux symboles du christianisme »

Les détracteurs du groupe, célèbre dans le monde entier pour ses textes engagés dénonçant l’oppression et l’homophobie, prétendent que son répertoire contient des titres blasphématoires. Ils conditionnent sa venue dans le petit port antique, au nord de Beyrouth, à des excuses publiques et au retrait des chansons honnies de son spectacle. Les défenseurs de la liberté d’expression, mi-consternés, mi-révoltés, crient au retour de « l’Inquisition ».

C’est un post sur Facebook du leader du groupe, Hamed Sinno, qui a déclenché mi-juillet cette polémique estivale. En cause, un photomontage où le visage de la Vierge est remplacé par celui de la chanteuse américaine Madonna. Venant d’un chanteur lambda, cette publication n’aurait peut-être jamais fait de bruit. Mais avec son homosexualité affichée, une audace qui l’a propulsé sans qu’il le cherche au rang de porte-voix de la cause LGBT arabe, Hamed Sinno ne passe justement pas inaperçu.

« Jbeil, citadelle de la civilisation »

En quelques heures, les réseaux sociaux se sont enflammés. « Celui qui porte atteinte à la croix n’a pas sa place à Jbeil » (le nom arabe de Byblos), s’est insurgé un cadre local du Courant patriotique libre, le parti du ministre des affaires étrangères, Gebran Bassil, qui a menacé d’« empêcher la tenue du concert par la force ». « Jbeil, citadelle de la civilisation, n’est pas un endroit pour la perversion », a vitupéré un prélat. En guise de preuves à charge, les gardiens du bon goût chrétien brandissent deux chansons aux paroles supposément sacrilèges, Djin et Asnam.

La justice, saisie par un avocat chrétien du motif d’atteinte aux religions, a rapidement mis le groupe hors de cause. Pour éteindre l’incendie, Hamed Sinno a retiré le post à l’origine du scandale et a publié avec ses camarades de scène un communiqué professant leur « respect pour toutes les religions et leurs symboles ». Mais ces gestes d’apaisement n’ont pas convaincu l’archevêché de Jbeil et les Forces libanaises, l’autre parti chrétien de la coalition gouvernementale, qui s’est joint à la cabale.

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