« Les Etats-Unis ont une longueur d’avance pour vendre des centrales nucléaires à l’Arabie saoudite »

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Un rapport de la Chambre des représentants, publié mardi, dénonce la volonté de proches de Donald Trump de céder des technologies sensibles à Riyad, avec de potentiels conflits d’intérêts, explique dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».

Par Jean-Michel Bezat Publié aujourd’hui à 12h48

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Le prince héritier Mohammed Ben Salman et le président américain Donald Trump, à la Maison Blanche, à Washington, le 20 mars 2018.
Le prince héritier Mohammed Ben Salman et le président américain Donald Trump, à la Maison Blanche, à Washington, le 20 mars 2018. MANDEL NGAN / AFP

Chronique Pertes & profits. Le 12 février, Maison-Blanche, Washington. Une délégation de patrons de l’industrie nucléaire américaine est reçue par Donald Trump, et leur message est clair. « Il y a une compétition mondiale, et nous voulons y prendre notre part » face à la Chine, à la Russie et à la France, résume Chris Crane, PDG d’Exelon, le premier exploitant de réacteurs aux Etats-Unis. Mais le président du « made in America » est déjà convaincu. Depuis deux ans, un groupe s’active en coulisse pour que les Etats-Unis décrochent le programme nucléaire de l’Arabie saoudite, dont il a fait son allié central au Moyen-Orient.

C’est ce que révèle un rapport publié, mardi 19 février, par la Chambre des représentants à majorité démocrate. Etabli sur la foi de témoignages de conseillers de la Maison Blanche et d’experts du Conseil de sécurité nationale, il révèle que des proches de M. Trump sont à la manœuvre depuis début 2017 : Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité en 2017 ; Thomas Barrack, patron du gros fonds d’investissement Colony Capital ; un « quarteron » de militaires à la retraite, regroupés au sein d’un consortium d’entreprises (IP3) et auteur d’un « plan Marshall » pour le développement du Moyen-Orient, qui pourraient en tirer des profits se chiffrant en milliards de dollars.

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Rattraper l’Iran

Ils ont conseillé à M. Trump d’accélérer la vente de 40 réacteurs, au risque de violer la sévère loi américaine sur l’énergie atomique. « Il y a désormais de sérieuses inquiétudes bipartisanes face aux efforts de l’administration Trump de transférer des technologies nucléaires sensibles à l’Arabie saoudite », conclut le rapport. Notamment si Riyad est autorisé à enrichir l’uranium, prélude à la fabrication d’armes nucléaires. Une dérive d’autant plus grave, selon les élus, que le nucléaire relève de l’homme fort du royaume, le prince héritier Mohammed Ben Salman, alias « MBS », que la CIA a identifié comme le commanditaire de l’assassinat du journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi.

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Cette histoire recèle aussi de potentiels conflits d’intérêts. Jared Kushner, le gendre de M. Trump et son envoyé spécial pour la paix au Moyen-Orient, est en affaire avec la société canadienne Brookfield, qui a racheté Westinghouse en faillite en 2018. Or cet ex-fleuron de l’industrie nucléaire américaine serait un des grands bénéficiaires d’un accord avec les Saoudiens. « MBS » a en effet annoncé, en novembre 2018, que le royaume va se doter d’une capacité de 17,6 gigawatts d’électricité nucléaire (de 10 à 17 réacteurs) d’ici à 2032 pour une facture d’environ 65 milliards d’euros. Objectif avoué : réduire sa consommation de pétrole et favoriser son exportation pour engranger plus de pétrodollars. Objectif inavoué : rattraper son retard sur l’ennemi iranien, qui exploite déjà une centrale avec l’aide du russe Rosatom.

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