Menaces sur le traité de paix en Colombie

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La droite dure au pouvoir s’efforce d’empêcher  la mise en œuvre de l’accord signé avec les ex-FARC.

Par Marie Delcas Publié aujourd’hui à 11h31

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Célébration de mariages entre d’anciens membres des FARC et des groupes paramilitaires, à Bogota, en septembre 2018. Ces « mariages pour la paix » sont une initiative de l’Agence colombienne pour la réintégration des ex-combattants.
Célébration de mariages entre d’anciens membres des FARC et des groupes paramilitaires, à Bogota, en septembre 2018. Ces « mariages pour la paix » sont une initiative de l’Agence colombienne pour la réintégration des ex-combattants. DIANA SANCHEZ / AFP

A la tête de la croisade régionale pour le rétablissement de la démocratie au Venezuela, le président colombien Ivan Duque semble plutôt tenté de laisser pourrir la paix dans son pays. L’accord signé en 2016 avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a du plomb dans l’aile. Les guérilleros démobilisés jouent certes le jeu de la paix et de la démocratie. Mais, en position de force au Congrès, la droite dure continue de contester la légitimité du texte signé et tente, par action ou par inertie, d’en saborder les effets.

« Le président Ivan Duque feint d’ignorer qu’il est tenu de respecter ce qui a été accordé, considère la politologue Elisabeth Ungar. La paix et la stabilité institutionnelle du pays sont compromises. » Le gouvernement, en place depuis août 2018, fait porter à l’ex-président Juan Manuel Santos et à sa politique de paix la responsabilité des problèmes du pays.

« Frein à main »

Pierre angulaire de l’accord signé avec les anciens rebelles, le Tribunal spécial pour la paix (JEP), chargé de juger les criminels de guerre des deux camps, se retrouve sur la sellette. Le programme de restitution des terres aux paysans spoliés est pratiquement au point mort. Les fonds pour la réinsertion des guérilleros ou la substitution volontaire de cultures illicites font également défaut. La politique sécuritaire du nouveau gouvernement, qui prévoit un « réseau de collaborateurs civils » appelés à aider la police, et la flexibilisation annoncée du port d’armes font craindre un retour aux violences.

Dans les zones rurales, les assassinats ciblés continuent. En deux ans ont été tués plus de 300 « leaders sociaux » – élus locaux, syndicalistes paysans, écologistes, pacifistes ou anciens guérilleros. Le gouvernement tarde à apporter une réponse à cette hécatombe.

« En matière de construction de paix, le gouvernement d’Ivan Duque a mis le frein à main », résume Juan Camilo Restrepo, qui a été ministre de l’agriculture de Juan Manuel Santos et ancien négociateur de paix avec l’autre guérilla du pays, l’Armée de libération nationale (ELN), encore active. « L’air affable du président Duque ne doit pas tromper », souligne Clara Lopez, dirigeante de gauche et ancienne ministre, elle aussi. Selon elle, « le président est aux ordres d’Alvaro Uribe ». Chef de l’Etat de 2002 à 2010, sénateur depuis 2014, M. Uribe reste la figure de proue de la droite sécuritaire.

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