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Seize représentants de la société civile, dont l’homme d’affaires et mécène Osman Kavala, 61 ans, risquent la prison à vie pour les manifestations anti-Erdogan de 2013.
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La prison à perpétuité a été requise mercredi 20 février par un procureur d’Istanbul contre seize éminents représentants de la société civile turque, dont l’homme d’affaires et mécène Osman Kavala, 61 ans. La procédure en est à ses débuts, un tribunal va examiner les charges avant de fixer une date pour le procès.
Les accusés se voient reprocher d’avoir tenté « de renverser le gouvernement » lors des manifestations anti-Erdogan survenues au printemps 2013. Restée dans les mémoires comme « le mouvement de Gezi », la protestation était partie du parc du même nom, situé sur la place Taksim, au cœur d’Istanbul.
Parmi les prévenus figurent l’avocat Can Atalay, l’architecte Mucella Yapici, l’urbaniste Tayfun Kahraman, les acteurs Mehmet Ali Alabora et sa femme Ayse Pinar Alabora, mais aussi le journaliste d’opposition Can Dundar, qui, installé aujourd’hui en Allemagne, a été rajouté tout récemment à la liste.
L’acte d’accusation est cousu de fil blanc. Fondé sur les récits de « témoins anonymes », dont l’identité, voire l’existence, ne peut être dévoilée, il révèle à quel point la « justice turque s’est éloignée des standards européens, en particulier de ceux contenus dans la Convention européenne des droits de l’homme », a souligné Dunja Mijatovic, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
« Un jour triste pour la Turquie »
Membre fondateur du Conseil de l’Europe, signataire de la Convention européenne des droits de l’homme, la Turquie a sombré dans l’arbitraire après le putsch manqué du 15 juillet 2016. Des purges massives ont été ordonnées, à l’issue desquelles 55 000 personnes ont été écrouées et 160 000 fonctionnaires mis à pied. Aujourd’hui encore, n’importe qui peut être envoyé en prison pour un Tweet, un article ou sur dénonciation.
« C’est un jour triste pour la Turquie, ses citoyens, l’Etat de droit et la liberté de parole. Réclamer la perpétuité contre Osman Kavala et les quinze autres accusés défie toutes les logiques, sauf celle de l’autocratie », a réagi sur son compte Twitter Marc Pierini, un ancien ambassadeur de l’Union européenne à Ankara devenu chercheur à la fondation Carnegie Europe.
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