La Roumanie renoue avec les démons du passé

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Le pays avait retrouvé un souffle démocratique avec son adhésion à l’Union européenne. Mais il remet aujourd’hui en question l’Etat de droit, alors même qu’il accède à la présidence européenne, estime Mirel Bran, correspondant du « Monde » en Roumanie.

Par Mirel Bran Publié aujourd’hui à 06h00

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Liviu Dagnea, leader du parti social-démocrate roumain, le 20 décembre 2018 à Bucarest.
Liviu Dagnea, leader du parti social-démocrate roumain, le 20 décembre 2018 à Bucarest. Vadim Ghirda/AP

Analyse. Le timing était parfait. Depuis le 1er janvier, la Roumanie assume la présidence tournante de six mois de l’Union européenne (UE), et le 1er décembre 2018, elle a fêté le centenaire de la création de son Etat moderne. Une heureuse coïncidence à laquelle s’ajoute la saison France-Roumanie qui va permettre de nombreux échanges censés relancer les relations entre les deux pays. Mais l’image de la France en Roumanie a connu des jours meilleurs. Quant à l’image de la Roumanie en France, elle est tout bonnement catastrophique. Dans ce contexte, le slogan de la saison France-Roumanie, « Oubliez vos clichés », prend tout son sens.

Mais cette mission n’est pas des plus aisées. Après avoir retrouvé son souffle démocratique et économique grâce à l’adhésion à l’UE en 2007, la Roumanie est aujourd’hui confrontée aux démons de son passé – corruption, népotisme, paralysie de l’administration – auxquels s’ajoutent les attaques constantes du gouvernement social-démocrate contre la justice et les institutions européennes, ainsi qu’une poussée populiste contre les investisseurs étrangers. Arrivée à la tête de l’UE, la Roumanie a choisi de suivre l’exemple de la Pologne et de la Hongrie en remettant en question l’Etat de droit.

Le gouvernement a ainsi tenté, à plusieurs reprises, de limiter les pouvoirs des magistrats afin de blanchir le leader des sociaux-démocrates Liviu Dragnea, condamné à la prison : en 2016 à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale, et en 2018 à trois ans et demi de prison ferme pour trafic d’influence, condamnations qu’il a contestées en appel. « Ce sont des condamnations politiques, a-t-il répété. Je suis innocent. » Son procès en appel a été repoussé plusieurs fois et doit désormais avoir lieu le 18 mars.

Manifestations anticorruption

M. Dragnea, président de la Chambre des députés, dirige le gouvernement dans l’ombre, ses condamnations pénales l’ayant empêché de réaliser son rêve de devenir premier ministre. Ses tentatives visant à blanchir son casier judiciaire au moyen d’une amnistie se sont heurtées à l’opposition du président libéral d’origine allemande, Klaus Iohannis, et à la réaction virulente de la rue qui a été le théâtre de plusieurs manifestations anticorruption. Et les malheurs du chef de file des sociaux-démocrates sont loin d’être terminés. Il fait aussi l’objet d’une enquête de la part de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) de Bruxelles pour avoir détourné 21 millions d’euros de fonds européens. En septembre 2016, l’OLAF avait demandé à l’UE de récupérer l’intégralité de ce budget destiné à un projet de construction de routes.

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