Manifestations en Colombie contre les « assassinats ciblés »

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Quelque 627 civils et 137 anciens guérilleros ont été assassinés depuis la signature de l’accord de paix avec les FARC en novembre 2016.

Par Publié aujourd’hui à 10h44

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Manifestations à Bogota, le 26 juillet.
Manifestations à Bogota, le 26 juillet. JUAN BARRETO / AFP

A l’appel du mouvement Defendamos la paz (« Défendons la paix »), les Colombiens sont descendus dans la rue par milliers, vendredi 26 juillet, dans toutes les villes de Colombie. « Nous sommes là pour exiger que cessent les assassinats ciblés et exprimer notre solidarité avec toutes les victimes de la violence », explique Laura Gil, une des fondatrices du mouvement.

« Tout pour la paix, rien pour la guerre », scandent les manifestants qui arrivent à la nuit tombante sur la place Bolivar du centre de Bogota. « Nous sommes l’espoir. Ils nous tuent », crient un groupe de militants, en brandissent les photos des civils assassinés. Sur un long tissu blanc, la liste des victimes semble interminable.

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Selon l’Institut d’études pour la paix et le développement (Indepaz), 627 civils et 137 anciens guérilleros ont été assassinés depuis la signature de l’accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en novembre 2016. Les victimes de ces assassinats ciblés sont des défenseurs des droits humains, des syndicalistes et des responsables locaux qui tentent de dénoncer la corruption des autorités.

« Menaces de mort »

Ce sont aussi des chefs de file paysans qui se battent pour obtenir de l’Etat qu’il lance la réforme agraire promise, pour récupérer leurs terres spoliées par les milices armées (au service des grands propriétaires terriens ou des narcotrafiquants) ou pour empêcher l’implantation de grands projets miniers. Ici, on les appelle les « leaders sociaux ». « Ils sont un rouage essentiel de la démocratie », rappelle Camilo Gonzalez, directeur d’Indepaz.

« Je suis là parce que je suis syndicaliste et que j’ai reçu des menaces de mort, comme beaucoup de mes camarades », explique Luis Garzon, qui vit à Bogota, dans le secteur populaire de Ciudad Bolivar. La Defensoria del pueblo (Défense du peuple), l’organisme public chargé de veiller au respect des droits humains, alertait début juillet que 982 leaders sociaux engagés dans la défense des droits de leurs collectivités étaient aujourd’hui menacés.

« Les gens de la ville ne connaissent pas la peur avec laquelle vivent les gens de la campagne », déclarait alors le défenseur Carlos Negret. Les régions rurales isolées sont les plus touchées par la violence post-conflit. « L’Etat n’a pas pu ou pas voulu reprendre le contrôle de ces régions, longtemps dominées par la guérilla. Le retrait des FARC a créé un vide de pouvoir, raconte la religieuse Constanza Arango, qui sillonne le pays. Le discours du gouvernement actuel qui ne cesse de contester la légitimité de l’accord de paix ne contribue pas à pacifier les esprits ni les mœurs. » La droite dure, dont est issu le président Ivan Duque, continue de tirer à boulets rouges sur le processus de paix mené par le précédent gouvernement.

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