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Les anciens guérilleros colombiens se sont reconvertis dans la vente de produits agricoles ou artisanaux fabriqués dans les « espaces territoriaux de formation et de réincorporation ».
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Café bio joliment empaqueté, mélasse de canne à sucre, saucisse de buffle, mais aussi sacs à dos en toile militaire et sangles roses, chaussures de marche increvables, casquettes à l’effigie de Manuel Marulanda, le fondateur des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) mort de vieillesse en 2008… Les anciens guérilleros ont bien changé.
Maintenant qu’ils ont déposé les armes, ils vendent les produits qu’ils fabriquent dans les 22 « espaces territoriaux de formation et de réincorporation » (ETCR). Répartis sur l’ensemble du pays, ces lotissements ruraux ont été construits à la va-vite, et souvent loin de tout, pour accueillir les anciens membres des FARC. Au total, ils sont près de 13 000. Ecomun, l’organisation d’économie solidaire mise en place pour faciliter la réintégration des ex-combattants, compte au total 135 coopératives.
Entre le 11 et le 21 juillet, les FARC ont même participé pour la première fois au Salon de l’agriculture de Bogota, AgroExpo. Quatre modestes stands leur ont été attribués. « C’est un peu notre présentation en société », explique José, 37 ans qui, tout sourire, tentait d’attirer les clients. José n’avait jamais mis les pieds à Bogota. Avant de rendre les armes, en 2017, il n’avait même jamais connu une ville. Juste les replis des Andes et de la jungle, les longues marches et les combats. José est aujourd’hui membre d’Ecomun.
Parmi les produits proposés sur le stand des FARC, du « sacha inchi ». « C’est la cacahuète de l’Amazonie, une plante originaire du Pérou, extrêmement riche en acides gras oméga 3. Les Indiens la cultivaient depuis des siècles mais les scientifiques ne se sont que récemment intéressés à ses propriétés », récite, enthousiaste, Omaira. Comment une vendeuse aussi engageante a-t-elle pu choisir la lutte armée ? « Je viens d’une région productrice de coca, explique-t-elle. La seule option pour les filles, c’était la prostitution. Moi, je ne voulais pas. » Elle a passé vingt-huit ans dans le maquis.
Omaira repart sur les innombrables vertus du sacha inchi, « une culture innovante et prometteuse pour les programmes de substitution de cultures illicites », explique-t-elle. La plante pousse à la même altitude que la coca (l’arbuste dont on tire la cocaïne) et donne des noix six mois après avoir été plantée. Les petites bouteilles vertes de l’huile miraculeuse commencent à apparaître sur les rayons des épiceries bio de Bogota et d’ailleurs. Devant son stand de café, Rodrigo râle contre la bureaucratie : « Pour vendre n’importe quoi, il faut avoir un registre sanitaire et plein de papiers. Nous, forcément, on n’a pas l’habitude… »
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