Renault lourdement pénalisé par Nissan et la chute du marché automobile

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Le groupe a vu son bénéfice net divisé par deux au premier semestre.

Par Publié aujourd’hui à 10h36, mis à jour à 10h42

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Thierry Bolloré, directeur général de Renault, le 5 mars 2019 au Salon de l’automobile de Genève.
Thierry Bolloré, directeur général de Renault, le 5 mars 2019 au Salon de l’automobile de Genève. FABRICE COFFRINI / AFP

C’est dans le contexte d’un marché mondial déprimé – et sur fond d’« affaire Ghosn » – que Renault a présenté, vendredi 26 juillet, des résultats semestriels médiocres, avec un bénéfice net (970 millions d’euros) divisé par deux par rapport à la même période 2018. La veille, son partenaire japonais Nissan, dont il détient 43 % du capital, avait annoncé la suppression de 12 500 emplois d’ici à avril 2023, prévenant que son redressement prendrait du temps après la chute de 95 % de son bénéfice au premier trimestre (avril-juin). Sa contribution aux résultats de Renault, traditionnellement importante (805 millions sur les six premiers mois de 2018), a été négative au premier semestre (–21 millions d’euros).

Le groupe au losange (Renault, Alpine, Dacia, Lada et Samsung Motors), qui a vendu 1,940 million de véhicules entre janvier et juin (–12,8 %), a accusé un recul de 6,4 % de son chiffre d’affaires (à 28 milliards d’euros) et de 5 % à périmètre et taux de change constants. La marge opérationnelle, un indicateur très suivi car il reflète la rentabilité de l’activité, a chuté de 13,6 % (1,65 milliard). Les flux de trésorerie nets sont tombés dans le rouge (–716 millions) alors qu’ils étaient positifs en 2018 (418 millions), une situation imputable à une augmentation de 742 millions d’euros de ses investissements.

Une rentabilité « record » au premier trimestre pour PSA

Dans un marché en déclin, le directeur général du groupe a revu son objectif de chiffre d’affaires à la baisse en 2019 : il le prévoit désormais « proche » de 2018, où il était en recul de 2,3 % (57,4 milliards). Thierry Bolloré n’en confirme pas moins son objectif d’une marge d’environ 6 % et d’un flux de trésorerie positif, comptant beaucoup sur le succès des nouvelles versions de la Clio et de Captur, deux piliers du groupe, et sur une « compétitivité renforcée ». « Dans un contexte plus difficile qu’attendu, le groupe a maintenu son cap et atteint des performances conformes à ses attentes pour la première partie de l’année », a-t-il indiqué, en se félicitant que Renault ait conservé ses parts de marché.

De sa résidence forcée au Japon, l’ex-PDG du groupe et de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a dû observer d’un œil envieux les brillants résultats de son ex-numéro 2, Carlos Tavares. Le président du directoire de PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a annoncé, mercredi, une rentabilité « record » au premier semestre, largement due à sa solidité en Europe, qui représente 88 % de ses volumes et l’essentiel de ses profits. Moins internationalisée que Renault, dont la moitié des ventes se fait hors du Vieux Continent, qui souffre en Russie, en Turquie et en Argentine, la firme au lion est aussi moins exposée en Chine, premier marché mondial en net ralentissement, où elle n’est qu’un acteur marginal.

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