Workers Rights Bill : Front commun syndical contre des velléités du patronat

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La tension monte dans les rangs syndicaux.  Des syndicalistes ont eu vent que le patronat, en l’occurrence, Business Mauritius, s’apprête à rejeter les dispositions du Workers Rights Bill. Ils ont ainsi décidé d’unir leurs forces en vue de créer un front commun comprenant la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), la Fédération des travailleurs unis (FTU) ainsi que des syndicalistes de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Mozambique.

Dans une déclaration à la presse mardi, au cours d’une manifestation devant le ministère du Travail et des Relations industrielles, le président de la FCSOU, Narendranath Gopee, a déclaré avoir lutté pendant au moins onze ans pour la réforme des lois du travail.

« La loi de 2008 a certes accordé beaucoup de protection aux travailleurs. Ce n’est pas maintenant que l’employeur va venir imposer son diktat. Tout le monde, lors des consultations en 2016, a eu l’occasion de s’exprimer. L’employeur a opté pour ne pas faire de propositions. Le ministère du Travail a été à notre écoute. Ce projet de loi protège les travailleurs », a-t-il déclaré.

Pour Atma Shanto, président de la FTU, Business Mauritius et ses associés « ne se sont pas montrés intéressés » à n’importe quel moment pour les lois existantes.

« Les travailleurs vivaient dans une situation précaire où le taux de syndicalisation à Maurice dans le secteur privé est resté faible. Le gouvernement a décidé de mettre sur pied un comité technique présidé par Dev Manraj à la suite d’une protestation féroce de la part de Business Mauritius et ses associés. Le gouvernement est à la croisée des chemins. Soit il écoute la voix des travailleurs et les syndicats, soit il écoute celle de Business Mauritius. S’il décide d’écouter la voix de Business Mauritius, les répercussions seront très graves politiquement pour le MSM et le ML », a-il dit. Ces deux projets représentent une avancée dans la bonne direction. « Nous allons déposer devant le comité technique », a-t-il poursuivi.

Pour Jane Ragoo, secrétaire général de la CTSP, cette Trade Union Common Plateform représente une unification des principales fédérations syndicales à Maurice. « Nous avons créé cette plate-forme parce que nous sommes très tracassés. Le gouvernement Lepep a fait la promesse en 2014 qu’il y aura un salaire minimum national et la réforme des lois du travail. Beaucoup de travailleurs ont souffert avec les lois existantes. On se souvient du sort des travailleurs de Palmar Ltée où des couples ont perdu leur emploi. Notre message s’adresse directement à Pravind Jugnauth. Va-t-il se focaliser sur le pouvoir de l’argent ou tout simplement prendre en considération l’intérêt du peuple ? », a-t-elle fait ressortir. Et de souligner qu’à ce jour, tous les employeurs ne font pas partie de Business Mauritius. « Dans des forums du BIT, les représentants des patrons parlent de la nécessité de pratiquer le travail décent. Aster ki ipokrit zot pe fer, zot rezet lalwa in toto. Depuis dix ans, les travailleurs souffrent. Finn komans ek Shibani et finn vinn ek travayer Palmar. Plis ki 10 000 dimoun finn perdi travay », a-t-elle indiqué.

Pour le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, les syndicalistes du continent africain ont été informés de la situation qui prévaut à Maurice. « Ils sont venus nous soutenir aujourd’hui. C’est honteux et répugnant de la part de Business Mauritius ! Ils ont profité de l’annonce du Premier ministre pour la mise sur pied d’un comité technique sur le Portable Retirement Gratuity Fund pour rejeter ce projet de loi dans son intégralité. Ce sont des vautours qui se nourrissent des cadavres des travailleurs. C’est sur la souffrance des travailleurs qu’ils s’enrichissent. La CTSP prend l’engagement que si Business Mauritius fait pression sur les politiciens pour qu’ils vendent leurs armes, nous allons faire des manifestations spontanées dans tous les rassemblements de Business Mauritius », a prévenu Reeaz Chuttoo.

« Nous n’allons pas nous asseoir avec eux à la même table. Nous faisons un appel à Dev Manraj. Rendez-moi ce service : qu’on ne nous invite pas dans des forums où il faut nous asseoir à la même table que Business Mauritius », a dit Reeaz Chuttoo. Et de conclure : « C’est grâce aux travailleurs qu’ils peuvent rouler aujourd’hui dans des grosses cylindrées. Aujourd’hui, nous prononçons leur sentence Nous allons bouder tous les comités tripartites où Business Mauritius sera présent. La balle est maintenant dans le camp de Pravind Jugnauth qui a bâti sa campagne électorale sur la justice sociale. Il doit tenir ses engagements. »

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Le Mauricien

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