Un ancien sous-officier SS mis en accusation pour avoir dit ne rien regretter de la tuerie d’Ascq

0
199

[ad_1]

Un parquet de Basse-Saxe a décidé de reprendre des poursuites contre Karl Münter, 96 ans, à la suite de ses propos tenus publique à la télévision allemande.

Par Publié aujourd’hui à 11h21, mis à jour à 11h42

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Plaque commémorative, placée à Villeneuve-d’Ascq, rappelant le massacre perpétré à Ascq (Nord) dans la nuit du 1er au 2 avril 1944.
Plaque commémorative, placée à Villeneuve-d’Ascq, rappelant le massacre perpétré à Ascq (Nord) dans la nuit du 1er au 2 avril 1944. DENIS CHARLET / AFP

Agé de 96 ans, Karl Münter pensait en avoir définitivement terminé avec les tribunaux. Un an après que la justice allemande a renoncé à le poursuivre pour son rôle dans le massacre d’Ascq, dans le nord de la France, en avril 1944, cet ancien sous-officier SS pourrait finalement être convoqué par un juge, mais cette fois pour des propos tenus à la télévision allemande. Des propos pour lesquels le parquet d’Hildesheim (Basse-Saxe) a décidé, mercredi 24 juillet, de le mettre en accusation pour incitation à la haine raciale et à la mémoire des morts.

L’affaire remonte au 29 novembre 2018. Ce soir-là, la chaîne publique allemande ARD diffuse un entretien avec Karl Münter, dans lequel le vieil homme explique qu’il n’a aucun regret pour ce qui s’est passé à Ascq dans la nuit du 1er au 2 avril 1944. Alors âgé de 21 ans, il faisait partie des quelques dizaines de jeunes soldats, membres de la division SS Hitlerjugend (« Jeunesse hitlérienne ») qui massacrèrent 86 civils dans cette petite commune de la banlieue de Lille, en représailles au déraillement du train dans lequel ils se trouvaient.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’ancien SS Karl Münter, bourreau d’Ascq en avril 1944, court toujours

Dans cet entretien, Karl Münter, qui a refait sa vie après-guerre comme peintre en bâtiment en Basse-Saxe, dans le nord de l’Allemagne, assure qu’il n’a lui-même tué personne à l’époque, son rôle s’étant borné à surveiller des Français arrêtés. Mais il considère que les tirs étaient légitimes. Il ajoute que, selon lui, les SS n’ont commis « aucun crime » pendant la guerre. Sur la Shoah, il émet aussi des doutes :

« Il n’y avait pas autant de juifs chez nous à l’époque. Cela a été réfuté. J’ai récemment lu quelque part que ce chiffre de 6 millions n’est pas vrai. Moi, je n’y crois pas ».

Profonde indignation

A Villeneuve-d’Ascq, commune à laquelle a été intégrée Ascq, en 1970, les propos de Karl Münter ont suscité une profonde indignation. Depuis 2015, des descendants des victimes espéraient en effet faire juger l’ancien sous-officier SS pour son rôle dans la tuerie, qualifiée en 1949 par Le Figaro d’« Oradour du Nord ». Mais le parquet de Celle (Basse-Saxe), avait finalement annoncé, le 27 mars 2018, qu’il abandonnait les poursuites, au nom de deux arguments.

Le premier est l’article 54 de l’accord de Schengen, qui stipule qu’une personne jugée par un des Etats signataires ne peut être poursuivie pour les mêmes faits par un autre Etat lié par le même accord. Ce qui est le cas de Münter, déjà condamné à mort par contumace par un tribunal militaire français, en 1949. Second argument mis en avant pour renoncer aux poursuites : le fait que l’ancien SS a été condamné à l’époque pour « crimes de guerre ». Or, ceux-ci sont prescrits au bout de trente ans. Pour cette raison, la justice allemande a donc estimé qu’il était trop tard pour traduire Münter devant un tribunal. Du moins pour ce qu’il avait fait en 1944.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: