Le féminisme en trompe-l’œil d’Angela Merkel

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La chancelière allemande a toujours refusé d’imposer à son parti des quotas de femmes candidates aux législatives, contrairement à ce qui se fait à gauche et chez les Verts.

Par Publié le 25 juillet 2019 à 00h51

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Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre de la défense, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Angela Merkel, le 17 juillet.
Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre de la défense, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Angela Merkel, le 17 juillet. JOHN MACDOUGALL / AFP

Analyse. Les photos ont fait la « une » de plusieurs journaux allemands et étrangers. On y voit Annegret Kramp-Karrenbauer, Ursula von der Leyen et Angela Merkel assises côte à côte, mercredi 17 juillet, dans une salle de réception du château Bellevue, la résidence du président allemand, à Berlin.

Le moment est solennel : moins de vingt-quatre heures après l’élection d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne, Annegret Kramp-Karrenbauer lui succède au ministère de la défense, où Angela Merkel a décidé de la nommer, à la surprise générale. « Ce n’est pas ainsi que nous avions imaginé la fin du patriarcat », titre le quotidien de gauche Tageszeitung. Lequel, une fois n’est pas coutume, tire son chapeau à la conservatrice Union chrétienne-démocrate (CDU), rebaptisée pour l’occasion « Union des dames chrétiennes », de livrer ainsi une « leçon magistrale sur le pouvoir au féminin ».

La formule n’est pas exagérée. En accédant à des postes de pouvoir traditionnellement réservés aux hommes, ces trois dirigeantes ont été des pionnières.

En 2000, Angela Merkel fut la première femme présidente de la CDU, avant d’être élue, cinq ans plus tard, la première chancelière fédérale ; la même année, Annegret Kramp-Karrenbauer fut la première ministre de l’intérieur d’un Land allemand ; en 2013, Ursula von der Leyen fut la première femme nommée ministre de la défense en Allemagne, six ans avant de devenir la première présidente de la Commission européenne.

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Spectaculaires, les photos prises au château Bellevue ne doivent toutefois pas masquer une autre réalité. Dans l’actuel Bundestag, issu des élections de 2017, les femmes ne sont que 31 % ; elles étaient 37 % pendant la législature précédente. Depuis 1998, jamais la part de femmes députées n’a été aussi faible outre-Rhin. Cette régression s’explique principalement par l’entrée au Bundestag du parti d’extrême droite AfD, dont seulement 10 des 92 députés sont des femmes. Mais les conservateurs sont aussi responsables : dans l’assemblée élue en 2002, le groupe CDU-CSU comptait 23 % de femmes ; dans celle d’aujourd’hui, c’est 20 %.

Les réserves des commentateurs

Ce chiffre n’est guère étonnant. Pendant son long règne à la tête de la CDU, de 2000 à 2018, Angela Merkel a toujours refusé d’imposer à son parti des quotas de femmes candidates aux législatives, contrairement à ce qui est le cas à gauche et chez les écologistes : au Parti social-démocrate (SPD), 41 % des députés sont des femmes ; dans les groupes parlementaires des Verts et de Die Linke (gauche radicale), elles sont même majoritaires (respectivement 58 % et 54 %).

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