Face à Bachar Al-Assad, le périlleux exercice d’équilibrisme de la diplomatie vaticane

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Une délégation papale a été reçue lundi 22 juillet par le président syrien, au moment même où les bombardements sur la région d’Idlib causaient des dizaines de morts.

Par Publié aujourd’hui à 11h27

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Le cardinal Peter Turkson et le président syrien Bachar Al-Assad, le 22 juillet à Damas, sur une photo diffusée par l’agence officielle syrienne SANA.
Le cardinal Peter Turkson et le président syrien Bachar Al-Assad, le 22 juillet à Damas, sur une photo diffusée par l’agence officielle syrienne SANA. STRINGER / AFP

La photo a fait la « une » de la presse officielle syrienne, mardi 23 juillet. On y voit le cardinal ghanéen Peter Turkson, en soutane noire à liseré rouge, deviser de manière apparemment affable avec Bachar Al-Assad, le chef d’Etat syrien. Le haut responsable du Saint-Siège avait été reçu la veille par le maître de Damas, à qui il a remis une lettre du pape François, l’exhortant à mettre un terme à la « catastrophe humanitaire » en cours dans la province rebelle d’Idlib.

Le même jour, les bombardements de l’armée régulière et de son alliée russe sur cette région redoublaient d’intensité, tuant 50 civils, dont une trentaine qui faisaient leurs courses sur le marché aux légumes de la ville de Maaret Al-Nouman. Ce télescopage particulièrement inopportun, qui a suscité un fort émoi au sein de l’opposition syrienne, résulte du périlleux exercice d’équilibrisme auquel la diplomatie papale se livre sur le dossier syrien.

« Que des envoyés du Vatican rencontrent Bachar Al-Assad comme s’il s’agissait du président de la Finlande, qu’ils lui offrent un tel gage de respectabilité au moment où des dizaines d’innocents sont massacrés à Idlib, c’est franchement malheureux », fulmine l’essayiste Rime Allaf, ancienne conseillère de la Coalition nationale syrienne, la principale formation anti-Assad.

« Protéger les vies civiles »

Le message transmis par le cardinal Turkson, responsable, à la curie romaine, des questions relatives à la justice, la paix, les migrations et la santé, passe en revue tous les sujets sensibles, mais en des termes choisis. Concernant Idlib, une région du Nord-Ouest syrien de 3 millions d’habitants, dominée par les djihadistes du groupe Hayat Tahrir Al-Cham, le courrier du pape appelle à « protéger les vies civiles » et à « préserver les infrastructures » comme les écoles et les hôpitaux, cibles régulières des raids aériens syriens et russes.

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Lancée il y a trois mois, l’offensive des forces loyalistes a causé la mort de près de 700 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, et déplacé plus de 300 000 personnes, selon l’ONU. Lundi, 14 civils ont aussi été tués par des roquettes tirées sur les zones tenues par le régime dans le nord-ouest, selon les médias d’Etat. « Ce qui se passe est intolérable et inhumain », a déclaré le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, à l’agence de presse du Vatican, lundi 22 juillet.

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