le projet de musée de l’Holocauste divise la communauté juive

0
339

[ad_1]

Historiens et représentants craignent que soit minimisée la responsabilité des Hongrois dans la déportation des juifs.

Par Blaise Gauquelin Publié aujourd’hui à 18h05

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, et homologue israélien, Benyamin Nétanyahou, lors d’une conférence à Jérusalem, le 19 février 2019.
Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, et homologue israélien, Benyamin Nétanyahou, lors d’une conférence à Jérusalem, le 19 février 2019. POOL / REUTERS

C’est le serpent de mer de la politique locale. En Hongrie, l’idée de créer un musée national consacré à l’Holocauste a été relancée par le premier ministre souverainiste, Viktor Orban, fortement critiqué pour la campagne aux relents antisémites qu’il a orchestré contre le philanthrope américain George Soros.

Le dirigeant hongrois joue cette fois la prudence : il ne veut pas que ses « grands travaux historiques » viennent compliquer les relations qu’il cultive avec ses alliés américains et israéliens. Il semble aussi avoir retenu les leçons polonaises : en 2018, Varsovie avait dû, à la suite de pressions internationales, abandonner l’introduction de peines de prison pour quiconque accuserait l’Etat ou la nation polonaise concernant les crimes nazis. Un contentieux mémoriel qui a rebondi ces derniers jours au point de faire voler en éclats le sommet prévu mardi 19 février entre les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Pologne et Slovaquie) et Israël, à Jerusalem : la délégation polonaise a décidé de ne pas faire le déplacement. M. Netanyahou a dû se contenter d’un déjeuner avec M. Orban et ses homologues tchèque et slovaque.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Israël courtise les frondeurs de l’Union européenne

En octobre 2018, bien avant ce sommet raté, le premier ministre s’était voulu consensuel, lorsqu’il a exprimé devant le parlement sa volonté de consacrer 6 millions d’euros à la mise en place d’un mémorial hongrois rendant hommage aux victimes de la Shoah, dans la gare désaffectée de Jozsefvaros, à Budapest. « Si aucun consensus n’est trouvé, alors nous attendrons jusqu’à ce que les discussions soient réglées », avait affirmé le chef du gouvernement, un conservateur au pouvoir depuis 2010, qui a renvoyé la balle dans le camp des différentes organisations représentant les juifs de Hongrie.

« Logique d’ouverture »

En avril, un rabbin, Shlomo Köves, a été chargé par le chef du gouvernement de proposer un concept en coopération avec une historienne controversée, Maria Schmidt. « Mes grands-parents sont des survivants de l’Holocauste », énonce M. Köves au nom de l’EMIH [Communauté juive unifiée de Hongrie], la plus petite des trois organisations juives enregistrées, affiliée au mouvement Habad Loubavitch.

« En Hongrie, il n’y a pas de débats pour savoir si l’Etat a joué un rôle actif dans la déportation des juifs. Le fait qu’il ait mis ses infrastructures à la disposition de l’Allemagne nazie n’est aucunement contesté. Nous sommes dans une logique d’ouverture et nous avons demandé à des experts israéliens et américains de nous apporter leur vision. Notre but est d’inclure toutes les communautés juives hongroises. » Ces paroles auraient pu rassurer tout le monde.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: