Manifestation géante à Porto Rico pour demander le départ du gouverneur

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Des milliers de personnes défilent sur l’autoroute Las Americas lors d’une manifestation demandant la démission du gouverneur Ricardo Rossello, à San Juan, Porto Rico, le 22 juillet.
Des milliers de personnes défilent sur l’autoroute Las Americas lors d’une manifestation demandant la démission du gouverneur Ricardo Rossello, à San Juan, Porto Rico, le 22 juillet. Carlos Giusti / AP

Au son des orchestres de salsa et aux cris de « démission ! », des dizaines de milliers de Portoricains ont réclamé, lundi 22 juillet, à San Juan, le départ du gouverneur Ricardo Rossello, empêtré dans un scandale mêlant propos homophobes et corruption.

Dans une nuée de drapeaux aux couleurs de l’île caribéenne, territoire américain au statut spécial, les protestataires ont envahi l’autoroute Las Americas, principale artère de la capitale, pour la plus grande manifestation depuis le début de la crise politique, le 13 juillet. Des milliers de personnes étaient déjà descendues mercredi dans les rues et des incidents avaient éclaté.

« Des centaines de milliers de gens utilisent leur voix, c’est leur arme la plus importante », a relevé Carmen Yulin Cruz, maire démocrate de San Juan. « Ricky n’est pas là, Ricky est en train de vendre ce qu’il reste du pays », scandaient les manifestants, appelant le gouverneur par son surnom.

Sous quelques averses, ils ont été rejoints par plusieurs célébrités de l’île, dont le chanteur Ricky Martin, visé par des commentaires homophobes et sexistes de M. Rossello. « Les gens veulent sa démission, qu’il parte pacifiquement, avec sa famille, ses enfants et qu’un nouveau gouverneur dirige ce pays, pacifiquement », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) Angel Cruz, drapeau national sur les épaules.

M. Rossello a annoncé, dimanche soir, qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2020. « J’ai commis des erreurs et j’ai présenté des excuses », a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur Facebook. Mais cela ne suffit pas pour ses opposants, qui réclament sa démission immédiate.

« Il doit partir, le problème c’est qu’il essaie la voie facile, mais pour avoir un changement, il doit partir et que quelqu’un de plus capable le remplace », affirme Jose Maldonado, qui vit en Alabama (sud des Etat-Unis). Ce père de famille dénonce notamment « la corruption » du pouvoir à San Juan, alors que l’île peine à se relever du passage de l’ouragan Maria en 2017, qui a fait 3 000 morts et détruit les infrastructures de l’île.

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Propos misogynes et homophobes

L’île caribéenne est secouée depuis mi-juillet par les révélations du Centre de journalisme d’investigation sur le contenu de conversations entre le gouverneur et onze hauts responsables locaux sur la messagerie Telegram. Selon des extraits publiés par le journal El Nuevo Dia, ces hommes y échangent blagues misogynes et commentaires homophobes, notamment visant Ricky Martin.

Le chanteur, drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel en main, s’est joint au cortège avec d’autres personnalités, comme les rappeurs Residente et Bad Bunny. « Ricardo Rossello, tu n’es pas seulement cynique, tu es aussi machiavélique », a écrit Ricky Martin sur les réseaux sociaux.

Pour René Perez, alias le rappeur Residente du groupe Calle 13, le message de M. Rossello est « un manque de respect pour le peuple de Porto Rico ». « Ce n’est pas seulement les commentaires et les injures (…), c’est à cause de toute la corruption qui est derrière toi, de tout ce que tu as fait. (…) Des gens sont morts à cause de ta putain de culpabilité, parce que tu as échoué à bien organiser les choses », a-t-il affirmé sur Instagram.

Bad Bunny a interrompu sa tournée en Europe pour participer au mouvement de contestation. « Tu ne vas pas partir ? Nous non plus ! Il faut respecter Porto Rico ! Charlatan ! », a-t-il tweeté.

D’autres célébrités de l’île, comme le dramaturge Lin-Manuel Miranda, la mannequin Zuleyka Rivera, l’acteur Benicio Del Toro et les chanteurs Marc Anthony, Gilberto Santa Rosa, La India, Olga Tanon ainsi que le duo de Despacito, Daddy Yankee et Luis Fonsi, ont marqué leur solidarité avec les manifestants.

Dirigeants « corrompus »

Le président américain, Donald Trump, dont les relations avec M. Rossello sont très tendues, s’est invité dans l’affaire. « C’est un gouverneur horrible », a-t-il lancé lundi, fustigeant « une maire de San Juan encore pire ». Carmen Yulin Cruz avait critiqué la gestion de l’après-Maria par le gouvernement américain. « Nous avons fait du super boulot et ils ne veulent pas nous en donner le crédit », a ajouté le milliardaire républicain, assurant avoir « beaucoup d’amis portoricains ».

Quelques jours avant le déclenchement de la crise, la justice portoricaine avait ordonné l’arrestation de six responsables accusés d’avoir détourné quinze millions de dollars de fonds fédéraux destinés à la reconstruction après l’ouragan Maria.

Mais avant même ce passage destructeur, l’île était plongée dans une grave crise financière qui a précipité sa banqueroute en mai 2017. Les coupes budgétaires, notamment la fermeture des écoles, puis l’ouragan ont entraîné un exode vers les Etats-Unis. Porto Rico a perdu 4 % de sa population de 3,2 millions d’habitants.

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