« L’Empire chérifien n’est pas mort » – JeuneAfrique.com

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Vingt ans après l’intronisation de Mohammed VI, le sociologue Mohamed Tozy explique comment le souverain, par la perpétuation d’un art de gouverner séculaire, a fait du royaume un modèle si singulier en Afrique et dans le monde arabe.


Hassan II, Mohammed VI. On imagine difficilement deux hommes aussi dissemblables. Le premier aimait rencontrer – et affronter – les journalistes. Le second n’a jamais donné de conférence de presse et préfère prendre des selfies avec des inconnus. Mais tous deux sont vus avec circonspection à l’étranger. Familiers de la vie politique marocaine, le baisemain, la beï’a (« allégeance ») ou encore le titre de commandeur des croyants sont perçus comme des curiosités en France, en Algérie ou en Tunisie…

Alors que Mohammed VI fête ce mois-ci ses vingt ans de règne, le politologue Mohamed Tozy rappelle que ces attributs du pouvoir tirent leur raison d’être, sinon leur légitimité, d’une longue histoire. La monarchie marocaine prend ses racines non dans le remodelage intéressé du maréchal Lyautey, mais dans l’Empire chérifien. Et il y a plus d’un point commun entre les sultans d’hier et le monarque constitutionnel d’aujourd’hui.

Les explications souvent inattendues du professeur Tozy sont précieuses. À la science du politologue féru d’histoire il ajoute l’expertise de l’un des rédacteurs de la Constitution marocaine de 2011.

Jeune Afrique : Quelle est la différence entre Hassan II et Mohammed VI (M6) ? Au début du nouveau règne, vous aviez déclaré que « Hassan II est roi du Maroc partout et toujours, Mohammed VI est roi aux heures ouvrables ».

Mohamed Tozy : Il s’agissait d’une boutade faite à chaud, évoquant les tentatives du jeune monarque de se distinguer de son père et de séparer le temps privé du temps public. Aujourd’hui, l’espace intime s’est rétréci, et l’institution a pris le dessus…

Quel type de monarque est M6 ?

C’est un roi constitutionnel. Ses prérogatives et pouvoirs ont été renforcés par la Constitution de juillet 2011, fruit d’un Printemps arabe à la marocaine. Dans le texte, on n’a plus affaire à un roi absolu, mais à un roi fort.



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JeuneAfrique

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