Mort de Yukiya Amano, le diplomate japonais qui a garanti à l’AIEA son indépendance

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Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano, est mort, lundi, à l’âge de 73 ans. Son décès survient alors que le respect de l’accord sur le programme nucléaire iranien fait l’objet de vives tensions entre Téhéran, Washington et les capitales européennes.

Par Publié aujourd’hui à 13h55

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Le directeur de l’AIEA, Yukiya Amano, lors d’une conférence de presse, dans les locaux de l’agence à Vienne, le 11 septembre 2017.
Le directeur de l’AIEA, Yukiya Amano, lors d’une conférence de presse, dans les locaux de l’agence à Vienne, le 11 septembre 2017. Heinz-Peter Bader / REUTERS

Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) depuis dix ans, Yukiya Amano, 72 ans, est mort lundi 22 juillet. Un décès comme un symbole alors que l’accord de juillet 2015 gelant et mettant sous contrôle international, au travers des inspections de l’AIEA, le programme nucléaire iranien est plus menacé que jamais, suite au retrait unilatéral des Etats-Unis décidé par Donald Trump en mai 2018.

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Depuis des mois, M. Amano était très malade. Il avait subi une intervention médicale, mais la nature de ses problèmes de santé était un sujet tabou au sein même de l’agence. Il avait prévu d’annoncer son départ anticipé, pour mars 2020, pour raisons de santé.

Francophone et francophile, ce diplomate japonais âgé de 72 ans accomplissait un troisième mandat à la tête de l’agence basée à Vienne, en principe jusqu’en novembre 2021. Comptant 171 pays membres et employant 2 500 experts, l’AIEA joue le rôle de « gendarme du nucléaire » chargé de veiller au respect du traité de non-prolifération (TNP) et de détecter d’éventuels programmes militaires clandestins.

La nomination de son successeur sera décidée par les 35 Etats membres du conseil des gouverneurs de l’agence, comprenant notamment les pays les plus avancés en matière de technologie nucléaire.

« Une stricte neutralité politique »

Aussi bien les Iraniens que Vladimir Poutine et la diplomatie américaine ont rendu hommage à son travail. « Yukiya Amano s’était gagné le respect de tous, ce qui n’était pas évident en ces dix ans marqués par des crises majeures, dont la tragédie de Fukushima, le bras de fer avec la Corée du Nord et celui avec l’Iran », note Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), soulignant « qu’il [avait] a réussi à tenir l’AIEA dans une stricte neutralité politique en tant qu’instance multilatérale de garantie de la non-prolifération et des usages pacifiques de l’énergie nucléaire ».

C’est en juillet 2009 que le diplomate, déjà représentant de son pays auprès de l’AIEA depuis huit ans, a été élu à la tête de l’agence, en remplacement de l’Egyptien Mohammed El Barradei. Ce dernier avait affronté des crises majeures, dont l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003. M. El Barradei s’était opposé à l’intervention, Washington accusant sans preuve Bagdad de dissimuler un programme d’armes de destruction massive, notamment nucléaires. Cet engagement avait été récompensé par le prix Nobel de la paix accordé à l’agence et son directeur, en 2005.

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