Contre la fièvre porcine, le Danemark érige une barrière à sa frontière

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Le grillage de 68 km, déroulé pour empêcher les sangliers d’entrer dans le pays depuis l’Allemagne, suscite les doutes d’une partie des éleveurs.

Par Anne-Françoise Hivert Publié aujourd’hui à 11h53

Temps de Lecture 4 min.

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Installation de la barrière, à Padborg, à la frontière entre le Danemark et l’Allemagne, le 28 janvier 2019.
Installation de la barrière, à Padborg, à la frontière entre le Danemark et l’Allemagne, le 28 janvier 2019. FRANK CILIUS / AFP

Eleveur de porcs à Tonder, dans le sud du Danemark, Henrik Refslund Hansen n’est pas du genre anxieux. Un épais collier de barbe posé sur sa salopette noire, le solide gaillard avoue pourtant « faire dans [son] froc ». La nuit, il cauchemarde en imaginant les pires scénarios. Une de ses bêtes touchées par le virus de la peste porcine africaine, et c’est tout son élevage qu’il faudra abattre. Un sanglier contaminé retrouvé mort sur le territoire du royaume, et les exportations de porc danois hors de l’Union européenne cesseront immédiatement – soit un manque à gagner de 11 milliards de couronnes (1,5 milliard d’euros) pour le secteur.

Alors peu importent les arguments des opposants au projet, l’agriculteur est convaincu qu’une fois la barrière érigée entre le Danemark et l’Allemagne, à une quinzaine de kilomètres de chez lui, il dormira mieux. Qui plus est, le virus, sans danger pour l’être humain, mais dont ses collègues étrangers lui ont dit qu’il causait une fièvre hémorragique « très douloureuse » chez le cochon, s’est rapproché d’un coup du Danemark, à l’automne 2018, faisant son apparition en Belgique.

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Décidée en mars 2018 par le gouvernement libéral-conservateur, avec le soutien des populistes du Parti du peuple danois, la construction de la palissade vient de commencer dans le sud du Jutland. Pour un coût de 80 millions de couronnes (10,7 millions d’euros), dont 30 sont pris en charge par l’industrie, un grillage en acier de 1,5 mètre de haut – et 50 cm enfouis sous terre – va être déroulé sur 68 km, le long de la frontière avec l’Allemagne, d’ici à novembre 2019. L’objectif : empêcher les sangliers allemands de pénétrer sur le sol danois.

Nourriture importée

« La différence avec nos voisins européens est que nous avons 150 sangliers au maximum dans tout le pays et que nous les surveillons de près, explique Jens Munk Ebbesen, directeur de la sécurité alimentaire et des questions vétérinaires auprès du conseil agroalimentaire danois. Nous voulons continuer à contrôler leur nombre, car leur présence accroît les risques. »

Pour le moment, le principal vecteur de contamination semble être la nourriture importée directement de pays contaminés. Les sangliers en trouvent des restes dans la nature et propagent le virus. En plus de la clôture, Copenhague mise sur la décontamination systématique, à l’entrée du Danemark, des camions de transport d’animaux ayant circulé hors du pays. Dans les exploitations agricoles, les ouvriers étrangers, souvent originaires de l’est de l’Europe ou des Etats baltes, sont priés de ne pas apporter de nourriture avec eux.

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