Enseigner l’histoire d’ETA, une gageure au Pays basque

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Le gouvernement basque a renoncé à proposer aux élèves de la communauté autonome espagnole un cours d’histoire sur une période marquée par le terrorisme du groupe séparatiste ETA. Un consensus reste à trouver avec les établissements scolaires, les associations de victimes et les partis politiques.

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 12h00

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Une femme porte une banderole sur laquelle on peut lire: « A la mémoire des 27 personnes tuées par l’ETA . Victimes du fanatisme totalitaire à Pampelune », alors qu’elle protestait contre le nouveau maire de Pampelune et membre du parti indépendantiste basque EH Bildu, Joseba Asiron, samedi 13 juin 2015, à Pampelune, dans le nord de l’Espagne.
Une femme porte une banderole sur laquelle on peut lire: « A la mémoire des 27 personnes tuées par l’ETA . Victimes du fanatisme totalitaire à Pampelune », alors qu’elle protestait contre le nouveau maire de Pampelune et membre du parti indépendantiste basque EH Bildu, Joseba Asiron, samedi 13 juin 2015, à Pampelune, dans le nord de l’Espagne. Alvaro Barrientos / AP

Trop tôt ? Trop clivant ? Trop politisé ? Après des mois de polémiques, le gouvernement basque a renoncé, provisoirement, à ajouter au programme scolaire des élèves de 15 et 17 ans l’enseignement de l’histoire du Pays basque, l’une des 17 communautés autonomes de l’Espagne entre 1960 et 2018. Une période très sensible puisqu’elle est avant tout marquée par le terrorisme du groupe séparatiste basque ETA.

L’objectif est à présent de parvenir à un accord plus ample avec les établissements scolaires, les associations de victimes et les partis politiques, afin que le cours puisse être introduit à la rentrée prochaine. Est-ce la recherche d’un consensus impossible ? A entendre les critiques, provenant de tout bord, cela y ressemble.

Lire aussi Qu’est-ce que l’organisation séparatiste basque ETA ?

Une vingtaine d’associations de victimes du terrorisme ont considéré que le cours, baptisé « Herenegun » (« avant-hier ») et composé de cinq vidéos et de documents, progresse « dans une tentative claire de blanchir l’activité purement terroriste d’ETA ». « Si mes enfants voient cela, ils vont penser que j’étais responsable du fait qu’on veuille me tuer », a estimé le député du Parti populaire (PP) Borja Semper, qui, comme la plupart des élus conservateurs et socialistes au Pays basque, a longtemps vécu avec des gardes du corps. Il a demandé le retrait du cours.

Tout comme le parti héritier de Batasuna, la vitrine politique d’ETA, Bildu, qui l’a considéré « intéressé, politisé, idéologique et subjectif », car il se centre essentiellement sur la violence commise par ETA. Or, l’extrême gauche indépendantiste justifie la naissance du groupe armé par les crimes de la dictature franquiste et son activité postérieure par ceux des Groupes antiterroristes de libération (GAL), commandos paramilitaires et parapoliciers, et la « violence d’Etat ». Les socialistes ont été plus nuancés, regrettant surtout qu’il n’y ait pas de réelle délégitimation du terrorisme puisque l’on ne montre pas clairement qu’« ETA a tué de manière injustifiée ceux qui pensaient différemment ».

« Malaise nécessaire »

Seul le Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir, a défendu ce programme. Un an après la dissolution du groupe armé, son initiative s’inscrit dans la volonté d’ouvrir une « normalisation sociale du vivre-ensemble ». Or la question du « récit » est fondamentale pour refermer la plaie.

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