« Le grand soir du Brexit n’aura (sans doute) pas lieu »

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Les conséquences de court terme du Brexit sont sur surestimées, celles de long terme sous-estimées, explique le journaliste du « Monde » Eric Albert.

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique « Marchés ». Chapeau bas à John Allan, le président de Tesco, pour une petite phrase qui résume parfaitement la folie liée au Brexit dans laquelle s’enfoncent progressivement les Britanniques : « Si on se satisfait tous de vivre de corned-beef en boîte et de pêches au sirop, tout ira bien. » A la tête de la principale enseigne de grandes surfaces du Royaume-Uni, l’homme sait de quoi il parle. Son groupe a commencé à faire des stocks, mais il ne peut évidemment pas emmagasiner des produits frais, périssables.

A seulement cinq semaines de la date d’entrée en vigueur du Brexit, sans solution politique à l’horizon, les Britanniques sont obligés d’envisager très sérieusement une sortie de l’Union européenne (UE) sans accord. Les risques de chaos à la frontière, en particulier au goulot d’étranglement Calais-Douvres, sont réels. D’où les discussions concernant de possibles pénuries de salades…

Lire aussi Brexit rejeté, amendé, différé : quelles options reste-t-il à Londres (et à Bruxelles) ?

Ce scénario catastrophe n’est cependant pas, à ce stade, le plus probable. Mais inversement, même s’il est évité, les conséquences économiques, diplomatiques et politiques, moins immédiates, resteront très négatives. Comme souvent, on a tendance à surestimer les conséquences de court terme et à sous-estimer celles de long terme.

Les députés britanniques conservent un optimisme mesuré

Reprenons. A courte échéance, la date butoir du 29 mars peut assez facilement être repoussée. Cela nécessite l’unanimité des Vingt-Sept, mais ceux-ci ne devraient pas opposer leur veto tant que la date finale ne dépassera pas le 2 juillet, quand les nouveaux députés européens, élus en mai, entameront leur mandat.

Par ailleurs, la Chambre des communes est dans son immense majorité contre le « no deal ». En privé, les députés conservent un optimisme mesuré. Pour eux, un accord à l’arraché reste possible, même si sa forme demeure floue. Dans ce cas-là, une période de transition s’ouvrira jusqu’à fin 2020, et pourrait même être prolongée au-delà. Le « saut de la falaise » serait évité.

Mais même en cas de « no deal », qui est possible, les scénarios les plus cataclysmiques sont loin d’être certains. Il y a deux ans, on imaginait que les avions ne pourraient plus voler entre l’UE et le Royaume-Uni, puisqu’ils sont actuellement encadrés par les accords européens. Cette hypothèse est aujourd’hui écartée, Londres et Bruxelles ayant adopté des mesures légales d’urgence pour accepter dans leur ciel les appareils venant de l’autre côté de la Manche. De même, une secousse systémique des marchés financiers devrait être évitée : les régulateurs des deux blocs ont accepté de faire preuve de souplesse. L’UE a ainsi décidé de reconnaître temporairement les chambres de compensation britanniques.

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