Ces Chinois sortis par Pékin de la pauvreté, de gré ou de force

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Pour éradiquer la pauvreté dans les provinces reculées du pays, les autorités chinoises ont mis au point un traitement de choc, basé principalement sur l’urbanisation des zones rurales.

Les guides touristiques vantent, à juste titre, la beauté de ses paysages montagneux et la richesse de sa biodiversité. Situé au sud-ouest de la Chine, la vallée du Nujiang est l’une des plus encaissées du pays. Coincée entre le Tibet, au nord, le Myanmar [la Birmanie], à l’est, et séparée du reste du Yunnan par une chaîne de montagnes à l’ouest, la vallée n’a qu’une porte d’entrée, au sud. Longtemps peu accessible, elle ne dispose ni d’autoroute, ni d’aéroport, ni de voies ferrées, et plus de dix heures de route sont nécessaires pour rejoindre Kunming, la capitale du Yunnan. Elle est aussi l’une des plus pauvres du pays.

Mais, depuis quelques années, cette préfecture de 547 000 habitants est un vaste chantier à ciel ouvert. Un peu partout, grues, camions et engins de terrassement entravent la route principale, qui longe une rivière dont la couleur grisâtre laisse peu de doute sur la destination des déchets. Les autorités locales voient grand : non seulement, elles construisent à flanc de montagne une autoroute et une « belle route », mais elles multiplient les constructions d’immeubles. Un peu partout, des bâtiments crème et marron poussent comme des champignons. C’est que cette préfecture se veut la vitrine du combat lancé par Xi Jinping contre la pauvreté.

Lors de son accession au pouvoir, fin 2012, le nouveau secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) fait de l’éradication de la pauvreté l’un de ses objectifs. Un phénomène qui touche surtout les 56 minorités ethniques qui vivent dans des régions reculées, comme le Yunnan, et n’ont accès, selon la définition chinoise de la pauvreté, ni à l’éducation, ni à la santé, ne disposent pas d’un logement décent et ont à peine de quoi se nourrir et s’habiller. Il va sans dire que le Parti a compris le message. Chaque année, environ 10 millions de Chinois sortent officiellement de la pauvreté – 13,86 millions en 2018, selon le gouvernement –, et les derniers recensés devraient eux aussi quitter cette catégorie l’an prochain. Ainsi, officiellement, le pouvoir sera venu à bout d’un phénomène qui touchait 90 millions de personnes en 2012.

« Dix ans d’avance »

« Ils sont très déterminés et se donnent les moyens de leurs ambitions. Alors que l’ONU s’est fixé comme but d’éradiquer la pauvreté extrême à l’horizon 2030, la Chine pourra dire qu’elle y est parvenue avec dix ans d’avance », constate Vincent Martin, représentant en Chine et en Corée du Nord de la FAO (Food and Agriculture Organization) aux Nations unies. Comment la Chine s’y prend-elle ? « Quand un village compte moins de 30 foyers et lorsqu’il ne se trouve pas à proximité d’une route, on déplace les habitants. Cent vingt-deux villages sont dans ce cas dans la préfecture », explique Liu Dehua, directeur du bureau de la lutte contre la pauvreté de Liuku, la principale ville du Nujiang.

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