Johnson mise sur son alliance avec Trump pour réussir le Brexit

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Le tory britannique veut signer au plus vite un accord commercial avec les Etats-Unis destiné à compenser l’éventuelle perte du libre accès au marché unique européen.

Par Publié aujourd’hui à 10h13

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Lors d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles, le 25 mai 2017, Boris Johnson, alors secrétaire d’Etat des affaires étrangères, avec le premier ministre Theresa May et le président américain Donald Trump.
Lors d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles, le 25 mai 2017, Boris Johnson, alors secrétaire d’Etat des affaires étrangères, avec le premier ministre Theresa May et le président américain Donald Trump. MATT DUNHAM / AFP

L’affaire est sans précédent : un président américain a contraint à la démission, mercredi 10 juillet, un ambassadeur britannique à Washington. Mais le scandale se double depuis lors d’un autre, plus retentissant encore : Boris Johnson, qui entrera très probablement à Downing Street le 24 juillet, n’a pas levé le petit doigt pour défendre Kim Darroch après que ses télégrammes traitant d’« inepte » l’administration Trump eurent fuité dans la presse britannique. Le diplomate, qui qualifiait le Brexit de « désastre », risquait de faire obstacle à l’alliance nouvelle que le futur premier ministre veut conclure avec le président.

Un axe Trump-Johnson servirait un tout autre objectif : faire imploser l’UE.

Objectif : signer au plus vite un accord commercial entre Londres et Washington destiné à compenser l’éventuelle perte du libre accès au marché unique européen. Le probable futur premier ministre pourrait très vite se rendre à Washington pour rétablir la ­confiance. Pour cause de Brexit, M. Johnson est prêt à rompre avec la raison d’être diplomatique du Royaume-Uni depuis 1945 de constituer un pont entre l’Europe et l’Amérique grâce à la « relation particulière » dont se prévaut Londres. Le nouvel axe Trump-Johnson, lui, placerait Londres en position d’obligé de Washington et servirait un autre objectif : faire imploser l’Union européenne (UE).

Parenté idéologique

Certes, lundi 15 juillet, Boris Johnson n’a pas pu faire moins que de dénoncer les propos « totalement inacceptables » du président américain invitant quatre élues démocrates d’origine étrangère, critiques de sa politique, à « quitter » le pays si elles n’étaient « pas contentes ». Le grand favori pour diriger le gouvernement britannique se targue d’avoir été maire de Londres, ville des plus cosmopolites. Mais, alors que son interminable duel avec le fade Jeremy Hunt touche à sa fin, M. Johnson a commencé par rappeler que « les relations entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont incroyablement importantes ».

Boris Johnson en campagne à Colchester (Grande-Bretagne), le 13 juillet 2019.
Boris Johnson en campagne à Colchester (Grande-Bretagne), le 13 juillet 2019. PETER NICHOLLS / REUTERS

De fait, le scandale Darroch a ceci de bon qu’il met en lumière le véritable enjeu de la succession de Theresa May : l’arrimage au vieux cousin américain du navire britannique en détresse post-Brexit.

Fantasme ou réalité, ce projet illustre à la fois la sérieuse parenté idéologique entre les deux dirigeants, l’impasse politique dans laquelle se débat le Royaume-Uni et l’isolement diplomatique de Londres. A l’évidence, Donald Trump et Boris Johnson ont davantage en commun que leur blonde fantaisie capillaire. Derrière des extravagances de comportement comparables, ils recourent à la même rhétorique nationaliste et guerrière (M. Johnson qualifie les proeuropéens de « défaitistes »), et privilégient la défense de leurs intérêts commerciaux à toute règle transnationale.

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