Face au pouvoir saoudien, les investisseurs toujours sur leurs gardes

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Depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, début octobre 2018, les milieux d’affaires restent attentistes, évoquant aussi « l’imprévisibilité » du prince héritier, Mohammed Ben Salman.

Par Benjamin Barthe Publié aujourd’hui à 10h00

Temps de Lecture 3 min.

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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, à La Mecque, le 12 février.
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, à La Mecque, le 12 février. BANDAR AL-JALOUD / AFP

C’est le genre de confidence dont les dirigeants économiques saoudiens se seraient volontiers passés. Mardi 12 février, au cours d’une conférence à Abou Dhabi toute à la gloire des réformes lancées par le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, le magnat égyptien des télécoms Naguib Sawiris, deuxième fortune de son pays, sous-entend qu’il n’investira pas dans le royaume.

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« Pourquoi irais-je quelque part où je ne suis pas convaincu qu’il y ait de l’ordre et un Etat de droit ?, demande le trouble-fête. Stabilité économique et stabilité politique vont de pair. Son Altesse royale [Mohammed Ben Salman] doit faire des progrès sur les droits de l’homme ».

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Aussi paradoxale soit-elle de la part d’un milliardaire prêt à investir en Corée du Nord, l’un des régimes les plus répressifs de la planète, cette déclaration est venue rappeler que le choc provoqué dans les milieux d’affaires par l’assassinat, le 2 octobre à Istanbul, du journaliste et dissident Jamal Khashoggi, ne s’était toujours pas dissipé.

« Cette affaire a donné un second coup de frein après celle du Ritz Carlton, témoigne un expert financier établi à Riyad, en référence à l’opération anticorruption de l’automne 2017, qui a conduit à l’arrestation de plus de deux cents VIP saoudiens. Les investisseurs étrangers sont toujours dans l’expectative ».

« Avant, le cash coulait à flots »

Dans la foulée de la mort de Jamal Khashoggi, 650 millions de dollars avaient été retirés du Tadawul, la Bourse de Riyad

Un rapport des Nations unies, sorti en juin 2018, avait révélé que les investissements étrangers dans le royaume s’étaient effondrés entre 2016 et 2017, passant de 7,5 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros) à 1,4 milliard. Un montant inférieur à celui enregistré en Jordanie et à Oman, deux poids plumes de la scène économique proche-orientale.

En une seule semaine, au mois d’octobre, dans la foulée de la mort de Jamal Khashoggi, 650 millions de dollars avaient été retirés du Tadawul, la Bourse de Riyad. Un mouvement de repli des acteurs financiers internationaux, qui avait obligé le fonds souverain saoudien à racheter des actions en masse pour éviter un krach boursier.

« Les riches familles saoudiennes sont aussi sur leurs gardes, ajoute un entrepreneur étranger, installé lui aussi dans la capitale saoudienne. Avant, le cash coulait à flots. Il n’y avait pas de doute sur la nécessité d’investir. Maintenant, les positions sont très défensives. »

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