« Il faut arrêter de mettre la démographie en accusation et promouvoir un développement durable »

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Il faut promouvoir un développement qui n’encourage pas des modes de vie « non durables », estime le démographe Jacques Véron, dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 08h00 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. Au milieu du XXe siècle, il était courant de dénoncer le danger pour la planète d’une croissance accélérée de la population. L’accent était mis sur les limites auxquelles on se heurtait nécessairement dans un monde fini. Plus tard, le ralentissement de la croissance démographique put donner le sentiment que le « problème de population » était résolu, si problème il y avait. Le désaccord était alors total entre ceux qui voyaient dans les êtres humains avant tout leur nombre et ceux qui ne considéraient que les modes de vie.

Revenons sur le fait marquant de la seconde moitié du XXe siècle : une accélération sans précédent de la croissance démographique, qui a conduit à ce que le nombre des êtres humains sur terre passe de 2,5 milliards en 1950 à plus de 7,5 milliards aujourd’hui. Dans le même temps, la pression sur les ressources naturelles n’a fait que s’intensifier. Cette « explosion démographique », pour reprendre la terminologie fréquemment utilisée dans les années 1960, serait-elle la principale responsable de la crise environnementale ? Non, avait répondu, au début des années 1970, le biologiste Barry Commoner, un des fondateurs du mouvement en faveur de l’environnement aux Etats-Unis.

« La toxicité de nouveaux produits utilisés pour la production agricole ou industrielle a sa part dans la crise environnementale que nous connaissons »

Pour lui, l’« explosion civilisatrice », alliance de modes de production et de consommation par tête élevée, était très largement responsable de la dégradation environnementale, en particulier par le biais d’un progrès technique qui avait rompu la circularité écologique. La capacité de la nature à recycler toutes formes de « déchets » et donc à se régénérer était alors perdue. D’autre part, la déforestation, la pollution des villes ou l’épuisement des ressources halieutiques sont loin de s’expliquer par le seul « facteur démographique ». Celui-ci sert aisément de bouc émissaire.

Bien que les inquiétudes se soient largement portées sur les limites (terres et ressources en quantités finies), l’humanité fut en réalité moins confrontée à une rareté absolue que relative, puisque les matières premières utilisées ont beaucoup varié au fil du temps. Par contre, la culture du gaspillage combinée à une durée de vie plus longue des déchets que nous rejetons est une grande source de pollution des terres aussi bien que des rivières. La toxicité de nouveaux produits utilisés pour la production agricole ou industrielle, par exemple, a sa part dans la crise environnementale que nous connaissons. La population n’y est pour rien.

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