Aux Etats-Unis, la querelle des deux « mâles »

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Les « Recommandations pour l’accompagnement de garçons et d’hommes » de l’American Psychological Association, visant à réconcilier l’homme avec lui-même, alimentent un vif débat sur la masculinité.

Par Marc-Olivier Bherer Publié aujourd’hui à 08h00

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Une statue d’acteur aux Screen Actors Guild Awards, à Los Angeles, le 27 janvier 2019.
Une statue d’acteur aux Screen Actors Guild Awards, à Los Angeles, le 27 janvier 2019. Willy Sanjuan / Willy Sanjuan/Invision/AP

Aux Etats-Unis, deux « hommes » se font face. L’un se distingue par sa force, son naturel taiseux et son rôle de « père de famille » se tenant à distance du quotidien de la maisonnée, l’autre est plus investi dans l’éducation de ses enfants, ne refuse pas de partager le pouvoir avec les femmes et ne craint pas de s’ouvrir aux autres. Ces deux hommes n’existent pas vraiment : ce ne sont que des représentations concurrentes de la masculinité. Mais alors que Donald Trump occupe la Maison Blanche et que le mouvement #metoo contraint les hommes à procéder à leur examen de conscience, la querelle des deux mâles est devenue l’un des plus vifs débats aux Etats-Unis.

Une nouvelle escarmouche a éclaté au début de l’année, lorsque l’American Psychological Association a cherché à mieux faire connaître ses « Recommandations pour l’accompagnement de garçons et d’hommes » publiées l’année dernière. Ce texte vise à aider les cliniciens dans leur travail, car le « premier sexe » est mal en point. Les notes des garçons sont moins bonnes que celles des filles, et ils sont plus souvent punis à l’école. Les hommes sont plus nombreux à se suicider que les femmes, à faire l’expérience de la prison et à avoir une santé fragile… Et cela en dépit des « privilèges » dont ils jouissent au sein de la société, rappellent les auteurs de ces recommandations. C’est dire à quel point le malaise masculin est profond.

Cette souffrance serait en grande partie due au rôle que la société leur attribue et à l’« idéologie » qui demande aux hommes de se plier à certaines valeurs : la quête de la réussite, le rejet de tout signe de faiblesse, le goût du risque, de l’aventure et de la violence. Cette armure étouffante, renforcée par l’injonction « sois un homme », rendrait les hommes particulièrement fragiles. Le document rappelle aux cliniciens que les traits que l’on prête communément aux hommes comme aux femmes sont des « constructions sociales, culturelles et contextuelles ». Il est donc sain d’amener leurs patients à prendre leur distance avec ces préconceptions restrictives.

« Attitude protectrice »

Ce document a immédiatement suscité la polémique : certains n’ont pas manqué d’y voir un nouvel épisode de la « guerre culturelle » entre les sexes. « Plusieurs façons d’être un homme coexistent aujourd’hui, on ne peut plus faire comme si nous étions en 1965, estime ainsi Christina Hoff Sommers, féministe convaincue et chercheuse au sein du think tank conservateur American Enterprise Institute. Dans ce texte, on trouve beaucoup de bonnes idées, mais aussi un blabla idéologique sur le comportement prétendument tyrannique des hommes. Les hommes dans leur majorité ne représentent pas un danger pour les autres : ils ont au contraire une attitude protectrice. Il n’y a pas si longtemps, la recherche dénigrait les femmes, maintenant, ce sont les hommes. »

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