La politique de l’asile

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Pascal Brice, ancien directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, raconte dans un livre son expérience de dirigeant de l’institution.

Par Julia Pascual Publié aujourd’hui à 05h00

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Livre. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) n’a plus de directeur depuis le début de l’année, et cette vacance du pouvoir – dans l’attente d’une nomination présidentielle – n’indique pas seulement les effets d’un agenda élyséen chargé. En lisant l’ouvrage de celui qui est resté six ans à sa tête (2012-2018), Pascal Brice, on devine à quel point le pilotage de cet office – indépendant mais placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur – peut être pris dans des tensions politiques.

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Dans Sur le fil de l’asile, Pascal Brice fustige à plusieurs reprises les « dénis de droit d’asile » auxquels il a été confronté pendant son mandat, « la peur récurrente de l’appel d’air qui conduit les administrations à multiplier les obstacles » et à « maintenir de mauvaises conditions d’accueil en croyant dissuader de nouvelles arrivées ». « On laisse traîner les gens à la rue », résume-t-il. S’il tacle le « cynisme » des fonctionnaires qui « manigancent dans leurs bureaux parisiens », lui se décrit à l’inverse en fervent et rigoureux défenseur du « droit d’asile, rien que le droit d’asile », sans cesse menacé d’être englobé dans la politique migratoire et qui, sous l’effet de la « fermeture » de cette dernière depuis quarante ans, est devenu la seule « porte ouverte » aux migrants.

Vulnérabilité

On devine les batailles qui ont pu être livrées pendant son mandat alors que montait la « crise migratoire » en Europe. On aimerait les découvrir davantage, mais l’auteur, énarque, diplomate, qui était prêt à signer pour un troisième mandat, les suggère plus qu’il n’en met au jour les ressorts.

Au service de son plaidoyer en faveur de la protection des réfugiés, Pascal Brice partage des récits de vie de demandeurs d’asile qu’il a croisés sur le terrain et, avec un ton presque teinté de naïveté, met en scène son volontarisme lorsqu’il va à leur contact – « Je tiens des harangues, juché sur une chaise. » Avec lucidité, il dit aussi la difficulté – l’échec – qu’il éprouve à essayer d’aller convaincre, lors d’opérations spéciales à Calais ou à Munich, des Erythréens de renoncer à l’Angleterre ou des Syriens de se détourner de l’Allemagne.

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Il n’en défend pas moins son bilan : le doublement des effectifs à l’Ofpra, son ouverture aux associations, la progression du taux de protection, le développement de missions délocalisées à Calais, Nantes ou ailleurs, son refus de mettre en œuvre l’accord UE-Turquie… Il dit aussi l’absence de solidarité européenne, l’isolement de l’Allemagne, l’ineptie de Dublin.

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