Thomas Jefferson et Nike dernières cibles de la guerre culturelle américaine

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La polémique sur la place des symboles liés à l’histoire esclavagiste des Etats-Unis a resurgi ces derniers jours, mais cette fois les mises en cause font débat.

Par Publié aujourd’hui à 03h56

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LETTRE DE WASHINGTON

Une statue de Thomas Jefferson à Charlottesville (Virginie), dont était originaire l’ancien président et père fondateur américain, en 2014.
Une statue de Thomas Jefferson à Charlottesville (Virginie), dont était originaire l’ancien président et père fondateur américain, en 2014. MLADEN ANTONOV / AFP

De nouveaux fronts se sont ouverts ces derniers jours dans la guerre sans fin qui oppose deux camps irréconciliables aux Etats-Unis. D’un côté, ceux qui veulent voir rayer du panthéon de l’histoire américaine toute allusion aux Confédérés, ces Etats du sud esclavagistes, défaits lors de la guerre civile (1861-1865). De l’autre, ceux qui voient dans les références aux sudistes, un hommage à la bravoure d’un camp qui défendait ses « idéaux ».

Mais cette fois les cibles choisies ne font pas l’unanimité même chez les tenants d’une relecture raisonnée de cette période fratricide.

En demandant à l’équipementier Nike de retirer du marché un modèle de chaussures portant un drapeau américain à treize étoiles, correspondant aux treize premiers Etats de l’Union, le joueur de football américain Colin Kaepernick, icône de la marque, réputé pour ses déclarations politiques et son refus de se recueillir lors de l’hymne national, a laissé sceptiques nombre d’historiens.

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De même, en remplaçant la fête qui marquait, depuis 1945, l’anniversaire de la naissance de Thomas Jefferson, troisième président américain, par un jour férié célébrant la marche pour la Libération et la liberté [des esclaves], la ville de Charlottesville (Virginie), berceau de l’université créée par ce « Père fondateur », a aussi fait lever quelques sourcils.

La demande de M. Kaepernick, à laquelle Nike a immédiatement accédé, reposait sur sa conviction que ce drapeau, connu sous le nom de « Betsy Ross », en hommage à une couturière de Philadelphie (Pennsylvanie) – selon la légende, elle aurait confectionné ce premier étendard postrévolutionnaire à la demande de Georges Washington –, représentait un symbole de la période esclavagiste des Etats-Unis.

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Or, s’il a bien été brandi à quelques reprises par des suprémacistes nostalgiques d’une Amérique dominée par des hommes blancs, ce drapeau est loin d’être un symbole revendiqué par ces courants. Ils lui préfèrent généralement le drapeau confédéré (un étendard rouge barré d’une croix bleu portant le nombre d’Etats sécessionnistes) ou des symboles nazis ; ce fut le cas lors des défilés de l’extrême droite à Charlottesville à l’été 2017, qui protestait contre le déboulonnage d’une statue du général confédéré Robert E. Lee, et au cours de laquelle une jeune contre-manifestante avait été tuée.

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