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La Jordanie attend encore de récolter les fruits du rapprochement avec Damas, symbolisé par la réouverture de la frontière entre les deux pays en octobre 2018.
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Tôt le matin, la file est dense au point de contrôle avant le poste-frontière de Jaber, porte d’entrée vers la Syrie depuis le nord de la Jordanie. Devant l’arche où est inscrite la devise du royaume hachémite, « Dieu, la patrie, le roi », des voitures jordaniennes, surtout ; des camions chargés de récupérer des marchandises venues de Syrie ; des bikers d’Amman s’apprêtant à une traversée régionale, drapeaux jordaniens, syriens et libanais fixés à leurs motos. En sens inverse, des véhicules de l’ONU débarquent des passagers en transit vers la capitale jordanienne.
Un père de famille de Deraa, cette ville syrienne toute proche de la frontière jordanienne, accompagne les siens, qui se réinstallent sur place. Un jeune homme de Damas se rend dans sa ville natale pour contrôler son commerce de chicha. « C’est très calme, il y a plus de transporteurs que de voyageurs », soupire un changeur d’argent, de retour dans son échoppe à la frontière après plusieurs années d’inactivité.
A la déception des Jordaniens, la réouverture en octobre 2018 du principal passage vers la Syrie, après la reconquête de la province de Deraa quelques mois plus tôt par le camp prorégime, n’a pas encore porté ses fruits. Les autorités espéraient que ce désenclavement, après la fermeture en 2015, dynamiserait une économie jordanienne en panne.
« Cette frontière, c’est notre accès vers la Turquie et l’Europe », rappelle Amjad Obedalla, trésorier de la chambre de commerce de la petite ville de Ramtha, à une vingtaine de kilomètres du poste-frontière. Quelques villas tape-à-l’œil y témoignent des fortunes bâties grâce au commerce transfrontalier – et aux trafics aussi. « On espérait que l’activité commerciale reviendrait au même niveau qu’avant les événements en Syrie, confie M. Obedalla. Mais passé l’enthousiasme des débuts, les échanges sont faibles. »
A Ramtha, qui vit du transport régional et du négoce de biens importés de Syrie, le contrecoup de la guerre voisine a été violent : la chambre de commerce compte 4 000 membres de moins, selon M. Obedalla. Le point de passage de Ramtha, qui reliait la ville à Deraa en quelques minutes de voiture, reste fermé.
« La mémoire longue »
Au poste de Jaber, le mouvement a encore ralenti depuis que la Jordanie, en représailles à des restrictions imposées par Damas, a interdit l’importation de près de 200 produits, début mai. « Les droits de douane et la politique compliquent tout », commente Gassem Al-Masri, qui espérait relancer les importations terrestres pour son commerce de vêtements, au lieu de continuer à acheminer par voie de mer, à partir de Lattaquié, à un coût élevé. Seuls les trafiquants de cigarettes venues du Liban ou de Syrie tirent leur épingle du jeu.
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