L’affaire Emanuela Orlandi continue à hanter le Vatican

0
232

[ad_1]

La disparition en 1983 d’une adolescente de 15 ans vivant au Vatican alimente depuis tous les fantasmes. Jeudi, deux tombes anonymes seront ouvertes à la demande de la famille.

Par Publié aujourd’hui à 01h25, mis à jour à 01h35

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Un petit cimetière du Vatican, suspecté d’abriter la sépulture d’une jeune fille disparue en 1983, va être fouillé.
Un petit cimetière du Vatican, suspecté d’abriter la sépulture d’une jeune fille disparue en 1983, va être fouillé. ANDREAS SOLARO / AFP

LETTRE DE ROME

C’est une enclave à l’intérieur d’une enclave, un des endroits les plus secrets de Rome. Autrement dit, un lieu propice à tous les fantasmes – en la matière, la ville est bien pourvue. Le Cimetière teutonique (en italien : Campo Santo dei Tedeschi e dei Fiamminghi, cimetière des Allemands et des Flamands) est situé en bordure du Vatican, sur le territoire italien, mais la seule entrée qui y mène se trouve à l’intérieur de l’Etat pontifical, et c’est bien ce dernier qui l’administre, en vertu d’une clause d’extraterritorialité.

Il se présente comme un cloître assez étroit, entouré de hauts murs, qui voisine avec une petite église (Santa Maria della Pieta in Camposanto dei Teutonici), renfermant les restes des gardes suisses tombés en défendant le pape lors du sac de Rome de 1527.

Rarement ouvert à la visite, l’unique cimetière existant sur le territoire du Vatican accueille des tombes de grands serviteurs de l’Eglise triés sur le volet, de riches aristocrates consacrés, de proches de pontifes, d’artistes ou de théologiens, qui goûtent au repos éternel dans un lieu préservé à la fois de l’agitation vaticane et de l’invasion des pèlerins.

Fantômes obsédants

Pourtant, il s’apprête à connaître, jeudi 11 juillet, une effervescence très inhabituelle. En effet, au début du mois, le Saint-Siège a annoncé que deux tombes anonymes allaient être ouvertes, à la demande de la famille d’Emanuela Orlandi, qui soupçonne l’une de ces sépultures d’abriter le corps de la jeune fille, disparue à l’âge de 15 ans dans des circonstances mystérieuses, il y a trente-six ans de cela.

Parmi les fantômes qui hantent les rues du centre de Rome, celui de cette adolescente est un des plus obsédants. Il suffit d’ailleurs de se promener le nez en l’air aux abords de Saint-Pierre pour trouver de loin en loin, sur les murs, son portrait en noir et blanc. Quelles mains ont placardé ces affichettes, et renouvellent l’opération deux ou trois fois par an, pour entretenir sa mémoire ? Nul ne le sait au juste. Trente-six années sont passées depuis sa disparition : si elle vivait encore, elle aurait 51 ans.

Emanuela Orlandi était née à Rome, le 14 janvier 1968. Quatrième d’une famille de cinq enfants, elle vivait à l’intérieur de la Cité du Vatican, où son père, Ercole, travaillait à la Préfecture de la maison pontificale.

Le 22 juin 1983, elle n’est jamais rentrée de sa leçon de musique, qui se tenait à l’institut Sant’Apollinare, de l’autre côté du Tibre. Des amis l’ont vue à un arrêt de bus, à deux pas le la place Navone, un peu après 19 heures. Puis elle s’est évanouie dans la nuit.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: