La mobilisation à Hongkong profite à la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen

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Les manifestations de défiance envers la Chine à Hongkong ont obligé les candidats prochinois à marquer leurs distances.

Par Publié aujourd’hui à 11h22

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La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, le 4 mai à Taipei.
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, le 4 mai à Taipei. Chiang Ying-ying / AP

Il y a à peine deux mois, la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, était donnée perdante dans tous les sondages pour la présidentielle de janvier 2020. La stagnation des salaires, des réformes impopulaires et les tensions continues avec la Chine lui étaient reprochées. Elle avait d’ailleurs démissionné de la présidence du Parti progressiste démocratique (DPP), après une gifle aux élections municipales de décembre 2018. Mais aujourd’hui, la présidente taïwanaise, qui tient une ligne ferme face à Pékin, est au coude-à-coude avec ses concurrents. La crise à Hongkong est passée par là : les manifestations monstres, depuis début juin, pour dénoncer une loi autorisant les extraditions vers la Chine, ont trouvé un écho favorable à Taïwan, île indépendante de fait mais sur laquelle la Chine revendique sa souveraineté.

« Les manifestations à Hongkong font apprécier encore plus notre système démocratique et notre mode de vie »

Pour les Taïwanais, les tensions à Hongkong sont un rappel de la fragilité de leur position : l’île a toutes les caractéristiques d’un Etat, sauf la reconnaissance internationale. Elle est dans le viseur de la Chine depuis l’élection de Mme Tsai en 2016, qui a d’emblée marqué ses distances avec le régime communiste. Le président chinois Xi Jinping verrait le retour de l’île dans le giron de la Chine continentale comme un symbole de la puissance chinoise retrouvée, qui viendrait cimenter son héritage politique. Le 2 janvier, M. Xi avait prononcé un discours menaçant, affirmant ne pas exclure l’usage de la force pour reprendre l’île, et proposant un rapprochement sous le régime « un pays deux systèmes » qui définit l’autonomie relative dont bénéficie Hongkong depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine, en 1997.

Peu après le début du mouvement dans l’ancienne colonie britannique, Mme Tsai a dit son soutien aux manifestants en parlant d’un « combat pour la liberté et la démocratie » et estimé que la solution « ne pourra jamais être acceptée pour la démocratie taïwanaise ». « Les manifestations à Hongkong font apprécier encore plus notre système démocratique et notre mode de vie », a déclaré la présidente, le 13 juin.

« Défiance de plus en plus profonde »

De quoi donner des ailes aux opposants à un rapprochement avec le continent. « Les Taïwanais ont réagi avec enthousiasme aux manifestations à Hongkong. Voir 2 millions de Hongkongais dans la rue a beaucoup impressionné les Taïwanais pour qui la démocratie, l’Etat de droit, la liberté et les droits de l’homme sont des intérêts fondamentaux, d’où une défiance de plus en plus profonde à la solution Un pays, deux systèmes à Taïwan », estime Lin Yizheng, ancien secrétaire général du DPP et président de la Fondation pour une nouvelle Constitution, une organisation en faveur de l’indépendance taïwanaise. Le « consensus de 1992 », accord entre le Kouomintang alors au pouvoir à Taipei et le Parti communiste chinois, avait permis le dégel dans le détroit de Formose, les deux parties reconnaissant « l’existence d’une seule Chine », mais « avec plusieurs interprétations ».

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