Comment la diplomatie russe des S-400 crée des tensions au sein de l’OTAN

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L’achat de missiles antiaériens russes par la Turquie provoque une crise avec Washington, à la grande satisfaction de Moscou.

Par Publié aujourd’hui à 06h24, mis à jour à 06h34

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Une batterie de missiles russes S-400, en mai 2018 à Moscou, lors de la répétition d’un défilé militaire.
Une batterie de missiles russes S-400, en mai 2018 à Moscou, lors de la répétition d’un défilé militaire. KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

Sous la pression des Etats-Unis et de l’OTAN, il n’est pas certain que les militaires turcs qui sont actuellement en formation en Russie sur les systèmes de défense antiaérienne S-400 s’en servent prochainement. Quoi qu’il en soit, au final, Moscou a déjà atteint plusieurs objectifs en signant avec Ankara, en 2017, la vente de ces performantes batteries de radars et de missiles.

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Après le S-300, vendu dans une vingtaine de pays dont l’Iran, l’Algérie, mais aussi la Grèce, membre de l’OTAN, cet armement est pleinement entré dans la panoplie des outils de la politique étrangère russe. Les S-400 permettent à la fois de compliquer les opérations militaires occidentales, par leurs performances militaires, et de creuser les divisions du camp otanien autour du dossier turc, explique Isabelle Facon, directrice adjointe de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris : « La position russe intègre clairement la problématique du bras de fer stratégique qui l’oppose aux Etats-Unis et à l’OTAN. »

Plus largement, ces armements servent l’axe asiatique de la politique russe et « la nécessité de le poursuivre de manière équilibrée », souligne cette chercheuse.

La Chine fut le premier acquéreur du S-400, en 2015 – subissant par conséquent des sanctions –, suivie de l’Inde, en 2018. Au Moyen-Orient, ces exportations alimentent l’idée russe d’un déclin des autorités occidentales et d’un retour de Moscou comme acteur central – un argument employé dans les pays du Golfe qui ne sont pas des clients traditionnels des matériels militaires russes. Même si peu l’ont concrétisé à ce jour, dix pays de la région ont déclaré leur intérêt, de l’Arabie saoudite à l’Iran.

« Publicité indirecte »

De quoi faire oublier le « Russia doesn’t make anything » (« la Russie ne fabrique rien ») lancé par le président américain Barack Obama en 2014, note Isabelle Facon. « Les S-400 lui offrent une image de puissance technologique et industrielle de premier ordre, qui lui permet de répondre à l’émergence de la Chine sur le marché des armes antiaériennes et de se crédibiliser face à l’OTAN. » Deux nouvelles usines ont été construites depuis 2011 par le producteur, Almaz-Anteï – intégré au conglomérat militaire Rostec –, afin d’honorer les commandes pour la modernisation de la défense aérienne russe et l’export.

Au final, « la publicité indirecte qu’offrent les tensions internationales liées à l’export de S-400 permet à Almaz-Anteï de gommer certaines difficultés, comme des retards dans la mise en service de produits-phares, des problèmes de maintenance ou des limites technologiques », précise Isabelle Facon. Elle souligne ainsi que « le rôle de l’Etat dans la promotion des S-400 est visible et actif ». Le contrat turc « a été financé à un peu plus de 50 % par un prêt russe ».

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