Au Brésil, le territoire des indiens Yanomami mis en péril par l’explosion de l’orpaillage

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Encouragés par le discours du président Jair Bolsonaro et l’incurie des agences de l’Etat, des milliers de « garimpeiros » affluent sur les terres indigènes, apportant avec eux maladies et pollution au mercure.

Par Publié aujourd’hui à 06h35, mis à jour à 06h47

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Des indiens Yanomami photographiés en 2010.
Des indiens Yanomami photographiés en 2010. FIONA WATSON / SURVIVAL

Etourdis par la « fièvre de l’or », c’est souvent guidés par une simple rumeur, le fantasme d’une mine secrète découverte au fond de la jungle amazonienne, que les « garimpeiros », orpailleurs clandestins, décident de fuir une vie misérable pour tenter l’aventure. Galvanisés par le message d’impunité envoyé par le gouvernement de Jair Bolsonaro, ces hors-la-loi envahissent en masse depuis quelques mois le territoire indigène des Yanomami au Brésil.

Ils charrient avec eux épidémies mortelles, bagarres et prostitution en mettant particulièrement en danger une, voire six, tribus d’Indiens isolés. Ces orpailleurs seraient désormais entre 7 000 et 10 000, selon les estimations de la Fondation nationale de l’Indien (Funai), dépendante de l’Etat, et pas moins de 20 000 selon le cacique Yanomami Davi Kopenawa. Leurs activités, financées par d’obscures entreprises et quelques politiciens véreux, ont atteint de telles proportions que depuis septembre 2018, pas moins de 194 kg d’or ont été exportés depuis le Roraima vers l’Inde… sans qu’aucune mine légale ne soit recensée dans l’Etat.

« Les garimpeiros viennent en avions, en bateaux, à pieds. Ils nous menacent avec leurs armes, font peur à nos femmes, polluent nos fleuves au mercure, amènent la malaria, les pneumonies, les diarrhées. Mais le gouvernement ne nous respecte pas, au contraire, il veut autoriser l’exploitation minière de notre territoire ! », alerte Dario Vitorio Kopenawa, vice-président de l’association yanomami Hutukara et fils du chaman Davi Kopenawa, qui estime qu’en six mois, 10 000 « garimpeiros » se seraient introduits sur leurs terres.

« Les impacts socio-environnementaux de ces explorations sont énormes », souligne Guilherme Augusto Gomes Martins, membre de la Funai, citant entre autres l’exploitation sexuelle des indigènes et la contamination alarmante des populations au mercure, atteignant 92 % des Indiens de certains villages.

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Le phénomène, dramatique, est ancien. Dans les années 1980, la mise au jour d’importantes richesses minières dans les terres indigènes avait stimulé une véritable ruée vers l’or conduisant au massacre par homicides ou maladies de près de 30 % des Yanomami.

« La situation est désormais hors de contrôle »

Ce n’est qu’après la démarcation de leur territoire, en 1992, sous l’impulsion de la Commission pro-Yanomami, et grâce à la multiplication d’opérations policières épaulées par la Funai et l’Institut brésilien de l’environnement (Ibama), que les invasions de « garimpeiros » se sont endiguées avant de reprendre en 2015, sous le gouvernement de gauche de Dilma Rousseff et d’exploser depuis l’élection de Jair Bolsonaro en novembre 2018. « La situation est désormais hors de contrôle », se lamente Marcos Wesley, de l’Institut socioenvironnemental (ISA).

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