Envers les enfants de djihadistes, « les pays doivent prendre leurs responsabilités »

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La directrice de l’Unicef, Henrietta Fore, appelle à considérer le meilleur intérêt de l’enfant.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 10h42, mis à jour à 10h43

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Henrietta Fore à Tegucigalpa, au Honduras, en avril.
Henrietta Fore à Tegucigalpa, au Honduras, en avril. ORLANDO SIERRA / AFP

Présente à Paris pour la conférence « Innover pour émanciper les filles et les femmes par l’éducation », coorganisée par l’Unesco et le G7 le 5 juillet, la directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore, appelle les Etats à prendre leurs responsabilités en ce qui concerne les enfants de leurs ressortissants ayant rejoint l’organisation Etat islamique (EI) et qui sont aujourd’hui retenus dans des camps de réfugiés, dans le nord-est de la Syrie.

La décision de la France, comme d’autres Etats européens, de rapatrier au « cas par cas » les enfants de djihadistes ayant rejoint l’EI en Syrie a été critiquée, notamment par le Défenseur des droits et la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Que préconise l’Unicef ?

Il faut considérer la situation dans laquelle ils sont. Ils sont souvent perdus, n’ayant qu’un seul parent, terrifiés et traumatisés, après avoir été témoins de violences. Ils vivent dans des conditions très difficiles dans les camps, où ils manquent de tout : nourriture, médicaments, latrines. La plupart ont moins de 12 ans. Il y a une double stigmatisation de ces enfants : ils ont vécu un conflit et n’ont plus aucun lien avec un pays.

C’est important que les pays prennent leurs responsabilités envers les enfants de leurs ressortissants. Il faut leur donner une chance dans la vie, ce qui suppose trois choses : avoir un nom, une identité, un Etat. Les pays doivent faire cela pour ces enfants, considérer ce qui est leur meilleur intérêt.

Ces enfants peuvent être pris en charge par des personnes de leurs familles. Si les parents étaient des combattants, ils seront judiciarisés, mais il faut envisager ce qui est le mieux pour ces enfants. Même ceux qui auraient pu combattre… Il faut toujours considérer comme un enfant un individu jusqu’à ses 18 ans. Ils ont encore une chance de vivre de nouveau en paix, d’être scolarisés, réintégrés. Chaque cas est différent. L’Unicef est prêt à travailler avec les Etats sur ces questions de réintégration.

Quelle est la situation de ces enfants dans les camps du Nord-Est syrien ?

Ces camps sont en sous-capacité. Les conditions de vie n’y sont pas acceptables. Les autorités kurdes sont dépassées sur de nombreux points : du point de vue des infrastructures d’accueil, mais aussi sanitaires : manque de nourriture, de médicaments… Tout cela aurait pu être anticipé. Il faut davantage d’aide internationale. Il y a, dans ces camps, 29 000 enfants, dont 20 000 sont irakiens, et d’autres ressortissants d’une soixantaine de pays.

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