A Moscou, la réhabilitation de la guerre d’Afghanistan est retardée par les négociations avec les talibans

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Au dernier moment, la diplomatie russe, qui mène des pourparlers pour la réconciliation interafghane, a gelé une résolution justifiant l’invasion soviétique de 1979.

Par Isabelle Mandraud Publié aujourd’hui à 10h57

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Sher Mohammad Abbas Stanikzaï, le chef du bureau politique du mouvement taliban installé à Doha (Qatar).
Sher Mohammad Abbas Stanikzaï, le chef du bureau politique du mouvement taliban installé à Doha (Qatar). Pavel Golovkin / AP

Les derniers soldats soviétiques ont franchi le « pont de l’Amitié », entre l’Afghanistan et l’Ouzbékistan, dans l’ex-URSS, le 15 février 1989, mettant ainsi un point final à un terrible conflit qui avait débuté près de dix ans plus tôt, en décembre 1979. A Moscou, les vétérans russes ont commencé à se rassembler pour le 30e anniversaire de l’arrêt des combats qui provoquèrent 1,5 million de morts côté afghan, près de 15 000 côté soviétique. Avec l’espoir chevillé au corps que la guerre d’Afghanistan, leur guerre, soit réhabilitée.

Lire : Moscou joue les arbitres dans le conflit afghan

Déclenchée sous Brejnev par un groupe restreint des membres du Politburo, pour secourir, officiellement, le régime communiste de Kaboul en butte à une rébellion islamique, l’invasion de l’Afghanistan n’a pas seulement été un fiasco pour les forces militaires soviétiques. A peine quelques mois après le retrait des dernières troupes du pays, le 24 décembre 1989, en pleine « glasnost » (politique de « transparence »), le congrès des députés de l’URSS avait jeté l’opprobre sur cette intervention en estimant dans un décret que la décision de déployer l’armée méritait une « condamnation morale et politique ». Pis, la guerre d’Afghanistan est devenue aux yeux de beaucoup le premier signe du délitement de l’URSS dissoute trois ans plus tard.

« Ah ça, non », proteste Igor Kachaiev, en secouant la tête :

« Ce sont les « libéraux » [terme qui désigne en Russie les démocrates des années 1990] qui racontent ça ; à nous, les soldats, on nous expliquait qu’on avait doublé les Américains. »

Envoyé en Afghanistan à 18 ans, il faisait partie du régiment 345, le premier expédié sur place, et le dernier à battre en retraite.

« J’étais à la mitrailleuse lourde. On nous transportait par hélicos et ensuite on crapahutait à pied dans les montagnes. »

Aujourd’hui âgé de 52 ans, visage rond et cheveux grisonnants, Igor Kachaiev codirige l’Union russe des vétérans d’Afghanistan. Pakol, le béret traditionnel afghan, sur la tête pour les uns, décorations au revers du manteau pour d’autres, ils étaient plusieurs dizaines du même régiment 345 venus des quatre coins de Russie, à s’être rassemblés ce 11 février devant le théâtre du Bolchoï, à Moscou, échangeant des photos jaunies et se donnant de grandes bourrades dans le dos. « Un tiers de ceux qui sont rentrés sont morts avant l’âge de 50 ans, des suites de leurs blessures ou à cause de l’alcool, et du syndrome post-traumatique », assure le dirigeant de l’Union.

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