Des djihadistes français condamnés à mort en Irak mettent en cause Paris

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Dans des conversations téléphoniques, d’ex-membres de l’EI dénoncent la présence « de Français » lors de leur transfert vers Bagdad.

Par Publié aujourd’hui à 10h42

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Des personnes accusées de liens avec l’EI, en mai 2018 dans un tribunal de Bagdad.
Des personnes accusées de liens avec l’EI, en mai 2018 dans un tribunal de Bagdad. Maya Alleruzzo / AP

« On a été transportés, le 26 janvier, en voiture. Les Kurdes, ils nous ont emmenés à la frontière, et à la frontière ils nous ont passés aux Irakiens. Il y avait des Français, des autorités françaises qui étaient là. On les a entendus parler. Après, ils nous ont emmenés de la frontière à Bagdad », assure Bilel Kabaoui, 32 ans, un des onze Français condamnés à mort en Irak pour appartenance à l’organisation Etat islamique (EI), entre fin mai et début juin. Dans une conversation téléphonique avec sa mère, fin juin, dont Le Monde a pu obtenir l’enregistrement, Bilel Kabaoui remet en cause la version de la diplomatie française, qui a toujours nié avoir été impliquée dans le transfert de ces onze Français des autorités kurdes syriennes aux autorités irakiennes, fin janvier.

« Selon les principes du droit européen, ainsi que la jurisprudence européenne, un Etat européen ne peut pas livrer quelqu’un qui peut risquer la peine de mort, rappelle Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM). Pour l’instant, on ne peut pas prouver l’implication de la France dans ces transferts. On demande la transparence sur ces transferts et sur le rôle qu’a joué la France. »

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Dans un autre enregistrement audio, un deuxième Français condamné à la peine de mort en Irak, Vianney Ouraghi, originaire de la région de Lille, affirme lui aussi à son père au téléphone : « Les Kurdes, ils nous ont fait passer en Irak. A la frontière en Irak, il y avait des Français qui étaient là, on les entendait parler. » Le jeune homme de 28 ans, parti en Syrie en 2013, assure par ailleurs avoir été torturé lors de sa détention au Kurdistan syrien, puis en Irak. « Ça s’est arrêté, mais ça ne fait pas longtemps », dit-il à son père. A la question de savoir s’il a été obligé de signer des documents, le Français assure : « T’es obligé de signer, sinon tu te fais défoncer. Tu signes les yeux bandés. »

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« On a dû signer des feuilles avec les yeux bandés »

Brahim Nejara, 33 ans, a également confié à sa sœur, par téléphone, fin juin, avoir été soumis à des tortures lors de sa détention en Irak. « Ils nous ont électrocutés, frappés avec des battes de base-ball, ils nous ont exposés au soleil. (…) Ils nous ont frappés avec des coups de poing, des coups de pied, (…) nargués, insultés, ils ne nous ont pas donné à boire (…). Ils nous ont mis plein de choses qu’on n’a pas fait. On a dû signer des feuilles avec les yeux bandés », raconte-t-il dans une conversation téléphonique. « Je ne suis jamais parti en Irak. Ils ont dit que je suis venu en Irak et que j’ai fait des opérations en Irak, etc., j’ai jamais fait ça », assure par ailleurs le jeune homme.

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