A Bombay, le Watson’s Hotel menacé par la mousson

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Le propriétaire de ce monument historique et culturel, rebaptisé Esplanade Mansion, mise sur les dégâts causés par les pluies… pour pouvoir vendre le terrain à prix d’or.

Par Publié aujourd’hui à 15h16

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Avec les premières averses diluviennes qui s’abattent sur Bombay depuis le 24 juin,
la mousson fait à nouveau planer une menace qui donne des insomnies aux élus : l’effondrement des bâtiments les plus vétustes. Par précaution, la municipalité a identifié cette année 499 immeubles à risque et ordonné l’évacuation de 23 d’entre eux, dont Esplanade Mansion, un trésor architectural qui abritait autrefois le fameux Watson’s Hotel.

Un chef-d’œuvre de l’ère victorienne

C’est dans cet établissement de l’époque victorienne qu’Auguste et Louis Lumière organisèrent la première projection cinématographique du sous-continent, en 1896. On raconte aussi que l’écrivain américain Mark Twain et Mohammad Ali Jinnah, futur fondateur du Pakistan, y séjournèrent.

La  charpente du Watson’s Hotel – du nom d’un drapier qui avait fait fortune –, appelé aujourd’hui Esplanade Mansion, avait été construite en Angleterre puis acheminée par bateau.
La  charpente du Watson’s Hotel – du nom d’un drapier qui avait fait fortune –, appelé aujourd’hui Esplanade Mansion, avait été construite en Angleterre puis acheminée par bateau. INDRANIL MUKHERJEE/AFP

Avec ses 130 chambres et une vingtaine de suites offrant, depuis de longs balcons courant sur cinq étages, une vue imprenable sur la mer d’Arabie, l’hôtel triait sur le volet sa clientèle. La légende veut ainsi que Jamsetji Tata, fondateur du futur empire industriel Tata, se vit refuser l’entrée en raison de sa couleur de peau et décida, pour se venger, d’acquérir à quelques centaines de mètres de là une parcelle au bord de l’eau, pour y ouvrir, en 1903, le somptueux Taj Mahal Palace et sa coupole de tuiles inspirée du Duomo de Florence.

Le Watson’s Hotel devait initialement abriter les bureaux de John Watson, un drapier anglais ayant fait fortune grâce à la Compagnie des Indes orientales. Une vocation commerciale que l’édifice retrouvera en 1960, en accueillant dans ses murs toutes sortes de négociants et pléthore d’avocats, du fait de la proximité immédiate de la Haute Cour de Bombay.

Un squelette de fonte qui avait fait sensation

C’est d’ailleurs sur ordre de la justice que les derniers locataires et squatteurs ont fait leurs valises, puis que les portes ont été scellées et des palissades métalliques dressées mi-juin le long des trottoirs, pour interdire toute intrusion. Le squelette de fonte qui fit sensation lors de son inauguration, en 1869, menace à tout moment de s’affaisser.

Et, au désespoir des conservateurs des monuments historiques, il n’est même pas certain que des experts soient autorisés à pénétrer à l’intérieur afin d’évaluer la faisabilité technique d’une réhabilitation.

« Sa construction, il y a cent cinquante ans, fut un exploit, cela justifie que des moyens soient trouvés pour le maintenir debout. » Vikas Dilawari, expert du patrimoine

Au printemps, l’Indian Institute of Technology, la plus prestigieuse école d’ingénieurs de Bombay, a rédigé un rapport sans appel. Selon lui, « la structure d’Esplanade Mansion a perdu sa rigidité, une restauration ne serait ni logique ni économiquement viable ». De quoi soulever une fronde dans le petit milieu des architectes. « Esplanade Mansion est très important d’un point de vue historique et culturel », affirme Vikas Dilawari, l’un des experts du patrimoine les plus en vue de Bombay.

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