En Espagne, le coup de poker de Pedro Sanchez pour espérer une investiture rapide

0
157

[ad_1]

Le premier ministre socialiste sortant, vainqueur des élections du 28 avril mais dépourvu de majorité absolue au Parlement, est toujours tenté de gouverner seul, alors que ses négociations avec la gauche radicale Podemos patinent.

Par Publié aujourd’hui à 16h52

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, le 2 juillet à Bruxelles.
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, le 2 juillet à Bruxelles. Virginia Mayo / AP

Les dés sont jetés et nul ne sait encore comment ils vont retomber. La décision du chef du gouvernement espagnol en fonction, le socialiste Pedro Sanchez, de fixer au 22 juillet la date de son investiture pour un nouveau mandat, sans attendre d’avoir obtenu les soutiens pour s’assurer de l’emporter, semble en tout cas relever d’une tactique risquée.

Depuis les élections législatives du 28 avril qui l’ont vu remporter la victoire avec 28,7 % des voix, mais seulement 123 des 350 sièges au Parlement, les négociations avec les autres partis patinent. Et pour les convaincre de faciliter son investiture, la principale arme de M. Sanchez est la menace de nouvelles élections législatives en cas de blocage. Des élections qui, selon les sondages, ne feraient que le renforcer.

Ces deux derniers mois, l’objectif affiché par M. Sanchez n’a pas changé : il souhaite gouverner en solitaire, comme il l’a fait depuis son arrivée au pouvoir en juin 2018, en privilégiant les compromis au coup par coup avec le parti de la gauche radicale Podemos, tout en se laissant la possibilité de négocier avec d’autres formations en fonction des projets de loi et des situations.

Ne pas dépendre des indépendantistes catalans

Cependant, pour le chef de file de Podemos, Pablo Iglesias, confronté à la dégringolade du parti lors des élections locales du 26 mai, pas question de servir de nouveau de béquille du gouvernement sans en récolter les fruits. Il exige de rentrer dans un gouvernement de coalition, sous peine de ne pas soutenir l’investiture de M. Sanchez. « L’unique garantie que les accords soient respectés et que les choses changent est un gouvernement de coalition, proportionnel aux résultats obtenus », ne cesse-t-il de répéter dans les médias.

Lire aussi En Espagne, l’exhumation de Franco suspendue

Les socialistes ne veulent pas en entendre parler. Non seulement car l’addition des députés du Parti socialiste ouvrier espagnol et de Podemos ne donnerait pas encore une majorité absolue à un gouvernement de coalition (avec 165 députés, et non les 176 requis), mais aussi puisque l’alliance formelle des socialistes avec l’extrême gauche n’est pas vue d’un bon œil par d’autres alliés possibles, comme les nationalistes basques (PNV, centre droit) ou les régionalistes canariens. Elle risquerait donc de faire dépendre ce gouvernement des indépendantistes catalans, ce que M. Sanchez veut éviter.

« Prisonniers politiques »

« Une coalition avec Podemos excluerait toute possibilité qu’un parti de droite puisse s’abstenir par responsabilité pour que M. Sanchez gouverne, résume le professeur de sciences politiques à l’université autonome de Madrid, Fernando Vallespin. De plus, les socialistes ne font pas confiance à Pablo Iglesias et craignent que, à la manière de Matteo Salvini en Italie, il n’utilise un ministère pour briller et maintenir un discours autonome. Sans compter que le verdict du procès des indépendantistes catalans tombera bientôt et que Podemos défend des postulats intenables pour les socialistes, comme le fait qu’ils sont des prisonniers politiques ou la possibilité d’un référendum d’autodétermination ».

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: