Témoignage Exclu : J’ai été victime de harcèlement scolaire, voici mon histoire

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Longtemps je me suis posé une question à la fois simple et complexe “pourquoi?”. Pourquoi moi? Pourquoi étais-je harcelée, quotidiennement, périodiquement par mes camarades de classe au collège et au lycée?

Il a fallu 6 ans, une estime de moi en lambeaux et une visite chez une aimable et talentueuse psychologue pour me rendre compte d’un fait tout aussi simple que la question que je me posais. Je n’étais pas responsable mais victime.

Il ne s’agit pas, ici, de m’appesantir sur mon sort, de pleurer mes années perdues ou de prendre pitié pour moi-même mais de comprendre. Comprendre ce qui peut mener toute une classe, toute une école même à se liguer contre un être humain.

Pendant ces années j’ai beaucoup appris de la nature humaine. D’abord, que nous sommes tous des moutons. Il n’y avait que eux qui étaient responsables de ce que j’ai vécu.  Âgées de quatorze ans tout au plus, nous sommes alors en classe de quatrième.

Elles décident que je serai leur bouc-émissaire, leur souffre-douleur. Aujourd’hui, je porte encore les cicatrices de toutes les méchancetés qu’elles m’ont dites. Elles résonnent dans ma tête comme dans une grotte “Emilie, tu es laide”, “Emilie tu es stupide”, “Emilie tu ne feras jamais rien de spécial” ou encore le sempiternel “tu auras une existence misérable”. Pire que tout, c’était qu’elle avait réussi à convaincre tous les autres élèves de me traiter de la même manière. Les quelques phrases que j’ai citées précédemment m’étaient répétées à longueur de journée par une multitude d’élèves. Je n’avais de répit que lorsque je rentrais à la maison.

J’avais très peu d’amis, personne pour me défendre ni même me protéger. Mes parents ne savaient pas. Comme beaucoup d’autres victimes j’avais honte de leur dire qu’on me traitait ainsi. J’étais seule et isolée ce qui accentue d’autant plus la souffrance. Les pires cicatrices sont celles que l’on ne voit pas et qu’on porte pourtant tous de par les souffrances que nous avons vécues. Elles ne sont pas visibles comme le serait une blessure physique ce qui fait qu’elles peuvent presque passer inaperçues. Presque.

L’année dernière, avant de passer mon oral d’entrée après avoir été admissible à un concours, je me suis retrouvée devant la salle où m’attendaient les deux examinateurs qui décideraient de ma future admission dans l’école. J’ai alors vu ma vie défiler. Leurs voix résonnaient en moi “tu ne réussiras pas”, “tu échoueras”, “tu es une incapable”, “tu es médiocre”. 

Toutes les victimes de ce genre de sévices ne réussissent pas aussi bien que moi. J’arrive à me reconstruire, à refaire mon estime de moi. C’est un processus lent et difficile mais je m’accroche. D’autres n’ont pas eu cette chance. Il y a des histoires assez sordides. Beaucoup de suicides, surtout chez les homosexuels mais pas seulement. 

Grâce à cette mauvaise expérience, j’ai appris une leçon qui n’a pas de valeur monétaire tant elle est incommensurable. La différence est belle. On m’attaquait parce que j’étais différente pour eux, mais pourtant j’étais juste pleine de vie. –

Si les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et d’autres pays de l’Occident ont depuis longtemps adopté des campagnes de prévention et de sensibilisation face à cette épidémie, la France elle, était -elle l’est encore- en retard par rapport aux autres pays occidentaux. C’est vous dire: certains voyaient le harcèlement scolaire comme un rite de passage. Mais, à l’heure du numérique il est même possible, aujourd’hui d’harceler une personne 24/7/365 jours. Il n’y alors pas de répit.

 Si ce témoignage peut contribuer à éveiller les esprits, alors ce sera déjà ça d’accompli.

Voici donc mon histoire en exclu pour Radio Capitole : Grand reportage.

>> Lire un second témoignage : Polina, 17 ans, harcelée, retrouvée morte pendue dans le parc de son lycée

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