Les limites de la démocratie mauritanienne

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En Mauritanie, après l’élection du président Mohamed Ould Ghazouani, les autorités ont interdit toute manifestation, procédé à des arrestations et ont coupé Internet.

Par Publié aujourd’hui à 06h00

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Le candidat du parti au pouvoir à la présidentielle et ancien ministre de la Défense, Mohamed Ould El Ghazouani, a voté à Nouakchott, en Mauritanie, samedi 22 juin. Les Mauritaniens choisissent entre l’héritier présumé du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz et cinq candidats de l’opposition qui croient que le président serait représenté une continuation de son règne dans ce pays d’Afrique de l’Ouest luttant contre l’extrémisme islamique
Le candidat du parti au pouvoir à la présidentielle et ancien ministre de la Défense, Mohamed Ould El Ghazouani, a voté à Nouakchott, en Mauritanie, samedi 22 juin. Les Mauritaniens choisissent entre l’héritier présumé du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz et cinq candidats de l’opposition qui croient que le président serait représenté une continuation de son règne dans ce pays d’Afrique de l’Ouest luttant contre l’extrémisme islamique Elhady Ould Mohamedou / AP

Analyse. L’élection, samedi 22 juin, de Mohamed Ould Ghazouani à la présidence de la République islamique de Mauritanie, au premier tour, avec 52 % des voix, fera date. Pour la première fois depuis l’indépendance de cette ancienne colonie française, deux présidents élus vont se transmettre le pouvoir à l’issue d’un scrutin pluraliste et dès que la Cour constitutionnelle aura validé les résultats du dépouillement. L’opposition, qui refuse ce résultat, a annoncé son intention de déposer des recours, mais personne n’imagine les juges constitutionnels braver le pouvoir en place en annulant le vote ou en modifiant un résultat qui contraindrait l’ancien général à un second tour. Le soir du vote, le vainqueur n’avait pas attendu les chiffres de la commission électorale avant d’autoproclamer sa victoire. On touche ici aux limites de l’exercice démocratique en Mauritanie où, sans préjuger du bien-fondé des accusations de fraude des cinq candidats battus, le résultat du vote semblait couru d’avance. Dans ce pays profondément divisé, la classe dominante des Maures contrôle quasiment tous les leviers du pouvoir et n’entend pas les lâcher. Coûte que coûte.

Mais les éléments positifs de ce scrutin tranchent dans une histoire politique marquée par les coups d’Etat. Si transition pacifique il y a, c’est parce que Mohamed Ould Abdelaziz, le chef de l’Etat sortant, n’a pas fait réécrire la Constitution afin de s’autoriser à se présenter une troisième fois. Venant d’un ancien général putschiste et récidiviste, ce n’était pas garanti. Un certain nombre de ses pairs africains ne s’embarrassent pas de ce genre de légalisme. L’opposition mauritanienne, convaincue qu’il ferait de même, a été prise de court, elle qui avait axé sa campagne sur le « tout sauf Aziz ».

Autre enseignement, il y a cinq ans, l’opposition avait boycotté la présidentielle précédente, à l’exception du militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid, entachant le deuxième mandat de Mohamed Ould Abdelaziz d’un soupçon d’illégitimité, dont ce dernier n’avait cure. Cette année, les principaux opposants historiques étaient sur les rangs. Cette pluralité a permis de mobiliser près de deux électeurs sur trois. Tous ont pu mener campagne, à la hauteur de leurs faibles moyens et de leurs divisions face au rouleau compresseur du pouvoir. Ils affichent aujourd’hui un front uni – assez inhabituel – pour contester les résultats. L’avenir dira s’il peut constituer une offre alternative crédible.

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