En Allemagne, des élus CDU tentés par une alliance avec le parti d’extrême droite AfD

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Dans les Länder de l’Est, des élus chrétiens-démocrates brisent un tabou en suggérant des rapprochements avec le parti d’extrême droite.

Par Jean-Michel Hauteville Publié aujourd’hui à 10h55, mis à jour à 10h59

Temps de Lecture 3 min.

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Annegret Kramp-Karrenbauer, la chef de file de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) en Allemagne, à Munich, le 6 juin 2019.
Annegret Kramp-Karrenbauer, la chef de file de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) en Allemagne, à Munich, le 6 juin 2019. Michael Dalder / REUTERS

Il s’en est fallu de plusieurs jours de polémiques, mais au bout du compte, Annegret Kramp-Karrenbauer (« AKK ») en a eu assez. « Etant donné ce que je vois à l’AfD en ce moment, je ne peux imaginer aucune coopération avec ce parti », a déclaré la présidente de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) sur le plateau d’Anne Will, la grande émission de débat politique du dimanche soir à la télévision publique.

Dès lundi 24 juin, la direction de la CDU mettait en garde les membres du parti de centre droite contre tout rapprochement avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Au cours d’une réunion à Berlin, les caciques du parti de la chancelière Angela Merkel ont réaffirmé une décision que la CDU avait pourtant déjà adoptée lors de son dernier congrès, en décembre 2018. Une fois de plus, le parti a rejeté « toute coalition ou forme similaire de coopération avec l’AfD ».

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Pour la chef de la CDU, il était temps de remettre un peu d’ordre, alors que des élections régionales dans trois Länder de l’Est sont prévues à l’automne. Des sondages publiés récemment ont placé l’AfD en tête des partis en lice dans le Brandebourg et en Saxe, qui voteront tous les deux le 1er septembre. Aussi, des responsables de la CDU n’hésitent plus à faire des œillades plus ou moins appuyées à l’AfD.

« Ouverture et pluralisme »

C’est l’ancien président fédéral, Joachim Gauck, qui a ouvert le bal, le 15 juin, appelant les Allemands à faire preuve de plus de « tolérance » envers leurs compatriotes proches de l’extrême droite. « Il ne faut pas assimiler tous les ultraconservateurs à une menace pour la démocratie », avait dit l’ancien président, officiellement sans parti mais proche de la CDU, à l’hebdomadaire Spiegel.

Rappelant que la CDU s’était rapprochée du centre en s’éloignant de ses racines conservatrices, il a appelé le parti à ramener au bercail les électeurs pour lesquels « la sécurité et la conformité sociale ont plus d’importance que la liberté, l’ouverture et le pluralisme ». « Gauck ne veut pas faire de toute l’AfD un ennemi », a résumé le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung.

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Les propos de Joachim Gauck n’ont pas manqué de créer une polémique. Mais l’ancien président a pu compter sur le soutien sans faille d’un leader de la CDU qui joue gros en septembre. Michael Kretschmer, le ministre-président de Saxe, s’est empressé de qualifier ces propos d’« évidence même ». Le chef du gouvernement régional saxon est connu pour son ton souvent conciliant envers l’extrême droite, particulièrement bien implantée dans sa région.

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