Affaire de Villefontaine: des familles déposent plainte contre l’Education nationale

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L’avocat d’enfants victimes de l’instituteur pédophile de Villefontaine (Isère), qui s’est suicidé en prison en 2016, a décidé de déposer plainte contre l’Education nationale.

Y aura-t-il un jour un procès de l’affaire de Villefontaine (Isère) ? Romain Farina, soupçonné d’avoir violé une soixantaine d’enfants ne sera lui jamais jugé. L’instituteur qui organisait de sordides « ateliers du goût » pour imposer des fellations à ses élèves de CP s’est pendu en avril 2016 en prison.

Par Vincent Gautronneau et Louise ColcombetLe 26 juin 2019 à 15h33

Y aura-t-il un jour un procès de l’affaire de Villefontaine (Isère) ? Romain Farina, soupçonné d’avoir violé une soixantaine d’enfants ne sera lui jamais jugé. L’instituteur qui organisait de sordides « ateliers du goût » pour imposer des fellations à ses élèves de CP s’est pendu en avril 2016 en prison.

Un peu plus de trois ans après sa mort, Fabien Rajon, avocat d’une dizaine de familles de victimes, a pourtant décidé de déposer une nouvelle plainte pour « non-assistance à personne en danger et mise en danger délibérée de la vie d’autrui ». Le pénaliste vise l’Education nationale.

« Nous souhaitons de véritables investigations sur sa responsabilité éventuelle, explique Me Rajon. Mon objectif c’est qu’il y ait une information judiciaire approfondie sur le rôle de l’Education nationale et ses éventuelles défaillances. »

Plainte pour agression sexuelle en 2001

Condamné en 2008 pour recel de diffusion d’images pédopornographique, Romain Farina n’avait jamais été inquiété par son employeur, qui n’avait pas été mis au courant de cette affaire. Pourtant, plusieurs éléments troublent les familles des victimes de l’instituteur. C’est notamment le cas de cette plainte pour agression sexuelle -qui n’aboutira pas- déposée en 2001 par les parents d’une fillette à Vénissieux (Rhône).

« À l’époque, il y a eu une enquête, souligne Me Rajon. Je suppose que M. Farina a été entendu, que des témoins, ses collègues, voire ses supérieurs ont été interrogés. Mes clients veulent savoir quelle a été la réaction de l’Education nationale après cette plainte troublante. »

«Les familles veulent savoir qui était au courant»

Une question qui se pose aussi sur les faits de 2008. Car s’il est établi que le rectorat n’a jamais été averti par la justice de manière officielle. « Les familles veulent savoir qui était au courant des faits, tonne Me Rajon. Dans une telle affaire, son entourage professionnel a forcément été interrogé. Ses collègues ont-ils prévenu leur hiérarchie de ces investigations, même officieusement ? »

D’ailleurs, après l’interpellation de l’instituteur en mars 2015, plusieurs collègues affirment aux enquêteurs avoir eu de vagues échos du passé de Romain Farina. Interrogé le 6 mai 2015, un collègue de l’instituteur explique sur procès-verbal que « quand il (NDLR : Romain Farina) est arrivé, on savait qu’il traînait des casseroles ». Le même jour, un autre évoque « une attitude bizarre » avec les enfants.

Toujours devant les enquêteurs, une auxiliaire de vie se questionne sur cette conversation troublante entre deux élèves qui assuraient que ce qu’ils avaient eu dans leur bouche « n’avait pas le goût d’une banane ». L’Education nationale avait-elle eu vent de ces doutes, de ces élèves sortis en pleurant de la classe de Romain Farina ?

L’instituteur muté à plusieurs reprises

L’autre interrogation qui a motivé le dépôt de cette plainte, c’est l’étonnante carrière de l’instituteur au sein de l’Education nationale. Entre 2008 et 2015, Romain Farina a en effet multiplié les changements de postes. Juste après sa première condamnation en 2008, il est muté. Il ne reste en poste que deux ans avant d’être de nouveau transféré en septembre 2011. Puis de nouveau en septembre 2012, lorsqu’il rejoint Villefontaine.

« Ces mouvements ne sont pas anodins, estime Me Rajon. On se demande pourquoi ils étaient si fréquents… » En creux, les proches des victimes se demandent si l’Education nationale n’a pas usé du même fonctionnement que l’Église, qui transférait régulièrement ses prêtres accusés de pédophilie.

Autant de questions qui hantent des familles en quête d’une réponse judiciaire. « L’enquête, et c’est logique, s’est concentrée sur Romain Farina, souligne Me Fabien Rajon. Elle a été conduite à son terme. On demande la même pugnacité au sujet du rôle de l’Education nationale. »

Dans le même dossier, une plainte a été déposée la semaine dernière par une victime de Romain Farina contre le parquet de Bourgoin-Jallieu pour « blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ». Cette jeune femme reproche à la justice de ne pas avoir inscrit l’instituteur au fichier automatisé des auteurs d’infractions sexuelles lors de sa condamnation en 2008.

Avec AFP et LP

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