« Escalade » ou les premiers mots avant la montée en puissances

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Né de l’occitan au Moyen Age, le terme, revenu sur le devant de la scène au sujet des tensions entre Etats-Unis et Iran, implique cette part de bluff qui peut aussi bien résoudre un conflit que l’envenimer

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Histoire d’une notion. Tensions entre l’Iran et les Etats-Unis dans le golfe Persique, incidents entre l’Inde et le Pakistan, différend commercial entre la Chine et les Etats-Unis ou encore crise entre Israël et l’Iran… Un mot revient à chaque fois dans les communiqués des gouvernements : « escalade ». « Escalade dangereuse », « risque d’escalade », « escalade de violence », l’expression fait aussi la « une » des médias. Tiré de l’occitan escalada et du verbe escalar, qui signifie « grimper » ou « escalader », ce terme, aurait été utilisé pour la première fois en 1456, ne relève plus seulement de l’univers montagnard. La diplomatie internationale s’en est emparé en lui conservant cette image d’échelle à gravir.

« L’escalade, telle que la définit le politiste Pascal Vennesson, est un processus par lequel les limites antérieures d’une crise ou d’une guerre sont franchies ou risquent de l’être, et où de nouvelles limites sont établies et une situation irréversible est créée. » Cette densification des tensions qui se traduit par le recours éventuel à la force armée ou par l’intensification de la violence dans une situation déjà conflictuelle n’est pas un phénomène nouveau. Il faut remonter au XIXe siècle, avec le théoricien de la guerre Carl von Clausewitz, pour en comprendre le sens stratégique. Dans son analyse, l’officier prussien conceptualise la montée aux extrêmes, que le général Vincent Desportes résume à sa manière : « La guerre est dévoreuse, on y met un doigt, puis le bras et enfin le corps. On sait que l’escalade commence par des mots, mais, dès le premier coup de feu, on ne sait plus où elle s’arrête. »

Cette part d’inconnue, marge d’incertitude ou calcul d’anticipation, caractérise la notion d’escalade qui fait intervenir la variable du temps dans sa compréhension

La notion d’escalade a pris de l’épaisseur lors de la dissuasion nucléaire dans le cadre de la guerre froide, au milieu des années 1960, rappelle le diplomate Michel Duclos. Depuis, elle n’est jamais sortie de l’agenda diplomatique mais connaît, depuis quelques années, un regain d’intérêt. Pour l’universitaire Frédéric Ramel, spécialiste des conflits, « c’est le contexte actuel de retour du grand jeu entre les grandes puissances – eu égard à la montée d’un néonationalisme, Trump aux Etats-Unis, Poutine en Russie, Xi Jinping en Chine – » qui expliquerait cette vogue car « cela contribue à réactiver la figure de l’Etat ».

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