A New Delhi, la gratuité des transports pour les femmes ne fait pas l’unanimité

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Arvind Kejriwal, le ministre en chef de l’Etat de Delhi, veut leur offrir davantage de liberté et améliorer leur sécurité. Mais il est durement critiqué.

Par Publié le 26 juin 2019 à 01h13

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LETTRE DE NEW DELHI

Des Indiennes voyagent dans l’un des wagons du métro de New Delhi réservés aux femmes, le 16 juillet 2015.
Des Indiennes voyagent dans l’un des wagons du métro de New Delhi réservés aux femmes, le 16 juillet 2015. ANNA ZIEMINSKI / AFP

New Delhi fait le pari de la gratuité des transports publics pour donner plus de liberté aux femmes. Celle de travailler dans des endroits éloignés, de se déplacer sans dépendre de leur mari ou de leur famille, et enfin la possibilité pour elles de se réapproprier les espaces publics d’une ville qui est le quasi-monopole des hommes.

En annonçant que les transports publics allaient être gratuits pour les femmes d’ici à la fin de l’année, Arvind Kejriwal, le ministre en chef de l’Etat de Delhi, a également expliqué que cette mesure allait améliorer leur sécurité. Le métro de la métropole indienne dispose en effet de wagons qui leur sont réservés, contrairement aux bus, souvent bondés, où les passagères subissent attouchements et frottements.

Le gouvernement régional, qui subventionne déjà l’accès à l’eau, à l’électricité et à des soins primaires aux populations pauvres, n’a jamais été autant critiqué que pour cette mesure. Certains craignent en effet que le prix du ticket, acheté par les hommes, ne s’envole pour compenser la gratuité accordée aux femmes. D’autres estiment qu’elle est impossible à mettre en place, à moins que des agents surveillent les portiques d’entrée. Arvind Kejriwal est accusé par ses opposants politiques de vider les caisses publiques et de verser dans le populisme à l’approche des élections prévues au début 2020.

Mais l’opposant le plus dangereux à la mesure est sans doute « Metro man », un homme très populaire pour avoir construit dans les délais impartis un métro qui fonctionne, ce qui lui avait valu, à l’époque, d’être décoré d’à peu près toutes les médailles de la planète, y compris, en France, celle de chevalier de la Légion d’honneur. Dans une lettre adressée au premier ministre indien Narendra Modi qui a fuité dans la presse, Elattuvalapil Sreedharan s’inquiète que cette gratuité mène le métro de Delhi droit vers la « banqueroute » et les « avaries ». Il estime qu’aucun tarif réduit ne doit être accordé, encore moins la gratuité, pour que le « citoyen ordinaire » puisse s’offrir un ticket à un tarif abordable.

Sol en marbre et wagons climatisés

En réalité, le métro à Delhi est un luxe. Dans la capitale de 22 millions d’habitants, seuls 300 000 passagers l’empruntent quotidiennement. Les plus pauvres doivent se contenter du bus, pas toujours climatisé, de la bicyclette, alors que les températures atteignent désormais les 48 °C en été, ou du tricycle avec ou sans moteur. Le souterrain de Delhi est le miroir inversé de la capitale : ordre et propreté au-dessous, chaos et pauvreté au-dessus.

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