En Algérie, un durcissement pour les délits d’opinion

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Avocats et défenseurs des droits humains s’inquiètent après l’arrestation de 17 manifestants, le 21 juin.

Par Publié aujourd’hui à 10h48

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Des manifestants brandissent un drapeau amazigh (berbère), à Alger, le 21 juin.
Des manifestants brandissent un drapeau amazigh (berbère), à Alger, le 21 juin. RYAD KRAMDI / AFP

Du délit d’opinion au délit de drapeau, un nouveau pas, inédit, a été franchi par la justice algérienne. Au moins 17 manifestants, interpellés vendredi 21 juin, lors des marches hebdomadaires contre le régime, ont été placés en détention provisoire, dimanche, à l’issue de leur garde à vue. Leur « crime » ? Avoir brandi ou « dissimulé » des drapeaux imazighen (berbères).

« Ils ont été incarcérés et sont poursuivis au titre de l’article 79 du code pénal », explique l’avocate Aouicha Bekhti, qui défend plusieurs interpellés. Un article qui punit de un à dix ans de prison « quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ».

Le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, avait menacé, mercredi 19 juin, ceux qui portent le drapeau berbère dans les manifestations : « Brandir d’autres drapeaux que l’emblème national lors des manifestations est une question sensible […]. Il a ainsi été procédé à des instructions et des ordres aux forces de sécurité. » En réponse, côtoyant le drapeau algérien, des forêts de drapeaux aux trois bandes ont accompagné les cortèges de manifestants descendus dans les rues du pays tandis que nombre de slogans ciblaient le patron de l’armée et sa tentative de « diviser le peuple ».

« Ils cherchent à diviser »

« C’est aberrant de sortir un motif pareil après trente ans de consécration de l’identité amazigh en Algérie », s’indigne Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits humains (Laddh) qui rappelle que « la dimension amazigh est aujourd’hui institutionnalisée et constitutionnalisée ». « Ils cherchent à diviser un mouvement qui a justement consolidé une communion nationale. Le drapeau amazigh n’a jamais posé problème dans les marches. Il est adopté par le peuple algérien », poursuit-il. Pour le vice-président de la Laddh, le pouvoir « joue sur des questions très sensibles, qui peuvent attenter à la cohésion nationale et à la stabilité du pays. C’est une provocation qui risque de radicaliser les gens. Même s’ils ont jusqu’ici compris les enjeux et le sens de cette manœuvre ».

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