l’évangile selon Fatshi – JeuneAfrique.com

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Ce 23 juin, à l’occasion de la journée d’action de grâce organisée au stade des Martyrs de Kinshasa, Félix Tshisekedi, le président de la RDC laïque, avait des accents plus que christiques…


Voici venue la saison de la contrition congolaise. Après la demande d’excuses vidéodiffusée des Panthères battues, à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) ce samedi, par les footballeurs ougandais, c’est un prêche dominical magistral auquel s’est livré le chef de l’État. « Au nom de toutes les autorités anciennes comme présentes, je demande pardon pour le sang des innocents qui a été versé intentionnellement ou par de simples erreurs » : l’appel à la rescousse, par les politiciens, du jargon de la foi n’est pas une nouveauté en Afrique.

L’autoflagellation collective a été largement exploitée par des régimes autoritaires qui utilisaient les Journées nationales de pardon, les lâchers de colombes de la paix et la débauche des ecclésiastiques comme un moyen de noyer le poisson de mesures liberticides à venir.

La RDC « entre les mains de l’éternel Dieu Tout-Puissant »

Cette fois, pourtant, le « pasteur » suprême de la République démocratique du Congo n’y est pas allé avec le dos du goupillon. Clérical à s’y méprendre, ce dimanche, à l’occasion de la journée d’action de grâce organisée au stade des Martyrs de Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a tutoyé le Tout-Puissant dans une supplique à l’outrance surannée.

Sur le fond, il a ratissé large, prolongeant la liste des crimes de sang par les « abus de pouvoir contre les faibles », la mauvaise gestion de toutes les richesses offertes par Dieu et « le culte de la personnalité ancrée dans toutes les couches de notre société ». Du point de vue de la forme, le pontife Fatshi n’a lésiné sur aucune emphase spirituelle, dédiant « solennellement en ce jour la République démocratique du Congo entre les mains de l’éternel Dieu Tout-Puissant ».

Sois le roi du Congo et prends la place qui t’est due

Démission au profit de Dieu ?

Dans une sorte de « swap » spirituel, le chef d’État a même semblé démissionner au profit de Dieu, s’arrogeant, lui, le rôle du fils expiatoire. Ainsi, quelques jours après les obsèques de son géniteur, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’adressait au créateur de toute vie en ces termes : « Pardonne-nous d’avoir donné ta place aux hommes (…). Je soumets ma nation toute entière à ton autorité suprême. (…) Assieds-toi sur le trône de ce pays et règne en maître absolu. Sois le roi du Congo et prends la place qui t’est due… ».

Ne se confie-t-on pas à Dieu quand tout nous semble désespéré ?

Nul doute que Martin Fayulu a cru deviner, un instant, un nouveau maraudage du poste présidentiel qu’il affirme avoir mérité.

Si Dieu devait être le successeur de Joseph Kabila et de Félix Tshisekedi, ce dernier n’aurait plus qu’à s’asseoir à la droite du Père, en bon messie. Et d’endosser la tunique ensanglantée du Christ de Nazareth venu racheter les péchés de ses contemporains : « J’endosse la responsabilité de toutes nos fautes ». Ne se confie-t-on pas à Dieu quand tout nous semble désespéré ? Le trône du président « diesel »est devenu un prie-Dieu. Ainsi soit-il.



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JeuneAfrique

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