« Forensic Architecture veut développer des pratiques collectives de vérité »

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Ce groupe de chercheurs de l’université Goldsmiths, à Londres, utilise plusieurs disciplines et techniques pour mener des contre-enquêtes sur « différentes formes de violences d’Etat », tels les assassinats d’opposants politiques ou des attaques à l’arme chimique en Syrie. Entretien avec deux de ses membres, les architectes Francesco Sebregondi et Stefan Laxness.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 06h30

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L’enquête de Forensic Architecture sur l’attaque chimique à Douma, en Syrie, en avril 2018.
L’enquête de Forensic Architecture sur l’attaque chimique à Douma, en Syrie, en avril 2018. Forensic Architecture

Entretien. Fondé à Londres, au sein de la Goldsmiths University, en 2010, par l’architecte israélien Eyal Weizman, Forensic Architecture utilise les outils de l’architecture, de l’archéologie et d’autres disciplines pour mener des contre-enquêtes sur des crimes et des violences qui engagent la responsabilité des Etats : attaques à l’arme chimique en Syrie, meurtres de civils à Gaza, attaques de drones au Pakistan, disparitions d’étudiants à Iguala, au Mexique, écocide en Indonésie, incendie de la tour Grenfell à Londres, mort de migrants en Méditerranée, assassinats politiques… Sollicité par des ONG, des organes de presse, ou de simples citoyens, le collectif développe pour ses enquêtes des techniques d’investigation spécifiques et en présente les conclusions devant des cours de justice internationales, dans des médias comme le New York Times, où dans des institutions culturelles telles que l’Institute of Contemporary Arts (ICA) à Londres, le Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles, où ses travaux sont actuellement présentés dans le cadre de l’exposition « Liquid Violence », ou encore la biennale d’architecture de Chicago qui les accueillera en octobre. Chercheurs associés au sein du groupe, Francesco Sebregondi et Stefan Laxness donnaient une conférence à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad) à Paris, en mai. En marge de l’événement, ils ont répondu aux questions du Monde.

Pourquoi avez-vous rejoint Forensic Architecture ?

Francesco Sebregondi : J’ai étudié en France, à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette. Je suis sorti diplômé en 2009. C’était le moment où la crise financière avait mis un coup d’arrêt à l’économie de l’architecture. Je fais partie d’une génération qui n’a pas eu d’autre choix que d’inventer des façons de pratiquer l’architecture. Je suis parti faire un master de recherche au Center for Research Architecture, à l’université Goldsmiths de Londres, là où Forensic Architecture a démarré. J’ai intégré l’équipe en 2011. Nous concevons la recherche comme une forme d’engagement. Les enquêtes nous permettent de collaborer avec des associations de défense des droits de l’homme, des groupes de la société civile… J’ai travaillé à plein temps pour Forensic Architecture, comme coordinateur du projet, jusqu’en 2015, quand j’ai commencé mon doctorat. Aujourd’hui, j’y suis affilié comme chercheur associé.

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