« Une “self-défense” européenne n’a jamais été aussi urgente »

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Face aux Etats-Unis et à la Chine, qui dépensent toujours plus pour leur arsenal militaire, l’UE doit viser l’autonomie technologique et industrielle, plaide Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

Par Publié aujourd’hui à 03h17

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Un Rafale, l’avion de combat de Dassault, en pleine démonstration, le 21 juin, au 53e Salon international de l’aéronautique et de l’espace, au Bourget (Seine-Saint Denis).
Un Rafale, l’avion de combat de Dassault, en pleine démonstration, le 21 juin, au 53e Salon international de l’aéronautique et de l’espace, au Bourget (Seine-Saint Denis). ERIC PIERMONT / AFP

Des pays toujours plus soucieux de leur puissance et de leur sécurité. Des marchands d’armes toujours plus gros. Et des dépenses militaires de nouveau orientées à la hausse. Ainsi se présente le paysage des industries de l’armement terrestre, naval et aérien au moment où le 53e Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (Seine-Saint-Denis) vient de fermer ses portes.

C’est cette vitrine unique au monde que la France et l’Allemagne, rejointes par l’Espagne, ont choisie pour dévoiler la maquette à taille réelle du successeur du Rafale et de l’Eurofighter, pièce maîtresse du Système de combat aérien du futur (SCAF). S’il arrive à son terme en 2040, ce programme à plusieurs dizaines de milliards d’euros signera le plus beau succès de l’industrie européenne de défense, et une étape majeure sur la voie de l’autonomie stratégique du Vieux Continent.

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C’est un fait, les dépenses militaires augmentent dans le monde. En 2018, elles ont progressé de 2,6 % pour atteindre 1 822 milliards de dollars (1 634 milliards d’euros), après + 1,1 % en 2017, vient d’indiquer le Stockholm International Peace Research Institute. Les Etats-Unis, qui dépensent presque autant que les huit suivants (649 milliards de dollars), ne sont pas encore talonnés par la Chine (250 milliards). Mais leur rang de numéro un et deux reflète la volonté des Américains, réaffirmée par Donald Trump, de maintenir leur domination, et l’ambition affichée par Xi Jinping de les rattraper dans trente ans.

La R&D, le nerf de la guerre

Les champions de la course à la taille restent les Etats-Unis, où deux des principaux fournisseurs du Pentagone ont annoncé leur fusion mi-juin. United Technologies et Raytheon formeront le numéro trois mondial, derrière Boeing et Airbus, en mariant les missiles Patriot et Tomahawk, les réacteurs Pratt & Whitney, les instruments de cockpit et les équipements de contrôle aérien dans un groupe capable d’investir 8 milliards de dollars par an en recherche et développement (R&D) – le nerf de la guerre dans les industries de défense.

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La Chine, qui dépense dix fois plus qu’en 1994, est sur le pied de guerre pour réaliser l’objectif de son président : faire de l’Armée populaire de libération, qui accuse d’importants retards technologiques et opérationnels (sous-marins, avions furtifs, moteurs des chasseurs…), une armée « de classe mondiale » en 2050. Avec 10 milliards d’euros de R&D estimés par an, le pays se rapproche à grands pas de l’autonomie exigée par Xi. Et il produit désormais en série des croiseurs, des destroyers, des frégates et des sous-marins qui permettent à sa marine de sortir du périmètre asiatique pour croiser sur tous les océans du globe.

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