Pour Manuel Valls, le virage à droite de Ciudadanos est « un immense gâchis »

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Dans un entretien au « Monde », l’ancien premier ministre français règle ses comptes avec la formation libérale espagnole Ciudadanos, dont il a porté sans succès les couleurs pour la mairie de Barcelone.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 17h33, mis à jour à 17h42

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Manuel Valls lors d’une conférence de presse à Barcelone, le 19 juin.
Manuel Valls lors d’une conférence de presse à Barcelone, le 19 juin. LLUIS GENE / AFP

Malgré un résultat médiocre aux élections municipales de Barcelone où il est arrivé en quatrième position avec 13 % des voix, le 26 mai, Manuel Valls a joué un rôle clé dans la cité catalane, en favorisant le maintien à la tête de la mairie d’Ada Colau, issue de la gauche radicale, au détriment du candidat indépendantiste Ernest Maragall, samedi 15 juin.

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Une décision qui n’a pas été du goût de Ciudadanos. Le surlendemain, le parti libéral a décidé de couper les ponts avec l’ex-premier ministre français, qui se félicite de ses liens avec le premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

Vous attendiez-vous à cette rupture avec Ciudadanos ?

C’était écrit depuis plusieurs mois. Quand je décide d’être candidat dans la ville de Barcelone, j’arrive avec le soutien d’un parti libéral, européen et progressiste qui soulève beaucoup d’espoirs et a le courage d’affronter la violence du nationalisme à un moment où beaucoup se cachaient. Or après la motion de censure [contre M. Rajoy qui donne le pouvoir au socialiste Pedro Sanchez en juin 2018] et surtout après les élections andalouses de décembre, ce parti commence à changer de stratégie : il décide de ne plus occuper le centre de la vie politique pour fédérer les droites en Espagne, passer devant le Parti populaire (PP), et envisager des accords, directs ou indirects avec l’extrême droite, Vox.

En octobre, j’avais abordé dans El Pais la nécessité d’établir un cordon sanitaire vis-à-vis de l’extrême droite et Albert Rivera [le chef de Ciudadanos] m’avait répondu en public et en privé que le plus important était de chasser les socialistes du gouvernement andalou. A partir de ce moment-là, ce débat et cette tension ont été présents en permanence.

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Le plus étrange c’est que Ciudadanos prend l’initiative de rompre après ma décision de sauver Barcelone de l’indépendantisme, ce dont je suis très fier. Il n’y avait pas de bonnes solutions mais une moins pire que l’autre. Préférer que ce soit un indépendantiste qui gouverne la ville, c’est la politique du pire, de la tension. Pour Barcelone comme pour le gouvernement central, – en voulant que Sanchez s’appuie sur les indépendantistes, les nationalistes et les populistes -, cela signifie faire passer les intérêts du parti devant ceux du pays. C’est un énorme gâchis.

Pourquoi avoir participé à la manifestation de février contre le gouvernement de M.Sanchez aux côtés de l’extrême droite ?

C’est une contradiction, mais j’y suis allé en solidarité avec Ciudadanos. Je voulais dans cette grande manifestation pour défendre l’unité de l’Espagne. La surprise, c’est la photo finale [à laquelle il ne participe pas]. La grande erreur de Ciudadanos, c’est non seulement d’avoir fait du PP le seul allié possible, mais d’accepter dans le langage commun l’idée qu’il y a trois droites alors qu’il venait de la social-démocratie.

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