« Il faut soutenir Josu Urrutikoetxea, artisan de la paix »

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La détention en France de cet ancien membre de l’organisation séparatiste basque ETA est un « mauvais message » adressé à ceux qui œuvrent pour mettre fin au conflit, estiment, dans une tribune au « Monde », l’ex-dirigeant du Sinn Féin irlandais et l’ancien responsable de l’ANC sud-africaine.

Publié aujourd’hui à 15h27 Temps de Lecture 4 min.

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Josu Urrutikoetxea devant la cour d’appel de Paris, le 19 juin 2019.
Josu Urrutikoetxea devant la cour d’appel de Paris, le 19 juin 2019. BENOIT PEYRUCQ / AFP

[A peine avoir obtenu sa remise en liberté, mercredi 19 juin, l’ex-dirigeant de l’organisation séparatiste basque ETA, Josu Urrutikoetxea dit « Ternera », a été placé en détention par la DGSI, suite à une demande d’extradition de l’Espagne.
Arrêté en mai, à Sallanches (Haute-Savoie), après seize ans de cavale, l’ancien « etarra » était recherché notamment pour son implication dans un attentat commis, en 1987, contre une caserne de la Garde civile à Saragosse qui avait coûté la vie à 11 personnes, dont 5 enfants.
Chef de l’appareil politique de l’ETA, Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea avait été interpellé une première fois en France en 1989 et condamné à dix ans de prison avant d’être expulsé en Espagne. Remis en liberté en 1996, il est élu, deux ans plus tard, au Parlement autonome basque espagnol et désigné comme l’un des négociateurs du processus de paix. Après avoir été écarté de la direction de l’organisation en 2006, il avait disparu sans laisser de trace.]

Tribune. Le 16 mai, Josu Urrutikoetxea a été arrêté dans un hôpital public en France alors qu’il recevait un traitement d’urgence pour une maladie grave. Il est accusé d’être un membre de l’organisation armée basque ETA.

L’ETA n’existe plus. L’organisation a déclaré unilatéralement la fin des violences en 2011, après la demande, formulée en octobre de cette même année, à Saint-Sébastien, par des personnalités internationales de premier plan. Elle a unilatéralement procédé à son démantèlement devant un Comité international de vérification en avril 2017 et a annoncé publiquement sa dissolution en mai 2018, après plus de cinquante ans d’existence.

Toutes ces étapes n’auraient pas été possibles sans l’engagement et la persévérance absolus et univoques des figures dirigeantes du mouvement indépendantiste basque, et Josu Urrutikoetxea a joué un rôle crucial dans ce processus.

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En tant que membre de longue date du mouvement indépendantiste basque, Josu Urrutikoetxea a fait preuve d’un courage énorme pour promouvoir et rendre possible le débat sur la fin de la violence, le désarmement et la dissolution de l’ETA. Sans lui, et sans d’autres comme lui, il aurait été pratiquement impossible d’accomplir ce changement substantiel qui s’est produit au Pays basque.

Un appel à la France

Ceux d’entre nous qui ont participé à l’élaboration d’un processus de paix, qui ont œuvré à la résolution pacifique d’un conflit, savent qu’il s’agit là d’une gageure. Négocier avec son propre camp est toujours la négociation la plus difficile, mais elle est essentielle si l’on veut progresser. Il a fallu l’engagement et le courage de dirigeants comme Martin McGuinness et Nelson Mandela pour rendre possible une transition pacifique en Irlande et en Afrique du Sud.

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